Salutations aux participants du marché canadien des hypothèques.
Mise en garde : Ce billet du jour manque généralement de « concision ». Ce n’était pas intentionnel, mais c’en est simplement ainsi. C’est difficile à croire, mais les données économiques et les nouvelles concernant les taux d’intérêt n’avaient rien de drôle cette semaine. Bon, poursuivez votre lecture pour prendre connaissance d’autres renseignements mondains, qui s’avéreront probablement plus éclairants ou au moins indicatifs de ce qui se passe en ce moment.
Commençons par les données sur l’emploi rendues publiques ce vendredi. Il s’est créé en juin au Canada QUATRE FOIS plus d’emplois que ce que prévoyaient les économistes et le taux de chômage a baissé de 6,6 % à 6,5 %. Plus de 45 000 nouveaux emplois devraient presque garantir la hausse de taux déjà très attendue la semaine prochaine. Des investisseurs pariaient déjà que le gouverneur Poloz ferait passer le taux bancaire à un jour de 0,50 % à 0,75 % lors de la réunion du 12 juillet. La probabilité d’une hausse s’établit maintenant à près de 100 %. C’est le temps de présenter vos demandes hypothécaires sans plus tarder!
Aux États-Unis, les données sur les emplois non agricoles ont aussi dépassé les attentes : il s’est créé 222 000 emplois, alors que 178 000 étaient attendus. Malgré ces importants gains sur le plan de la création d’emplois, la croissance des salaires a été inférieure aux prévisions, ce qui a eu pour effet de modérer l’enthousiasme suscité par les données sur l’emploi. Néanmoins, le rapport marque une bonne fin de deuxième trimestre pour le marché de l’emploi et nous pouvons donc nous attendre à ce que la Réserve fédérale hausse les taux d’intérêt une fois de plus cette année.
Comme on pouvait s’y attendre sur la base de données économiques relativement bonnes, le dollar canadien s’est renforcé et les cours obligataires ont chuté (rendements à la hausse) à la suite de la publication des nouvelles sur l’emploi. Les obligations de 5 ans du gouvernement du Canada ont gagné trois points de base, s’établissant maintenant à 1,47 %, et sont maintenant à 52 points de base au-dessus de leur niveau d’il y a un mois. Il s’agit d’une augmentation de 55 % du rendement de l’obligation de 5 ans. Voilà, lecteurs, pourquoi nous faisons de la couverture! Le gars de la trésorerie mérite pleinement son salaire. Les obligations de 10 ans ont gagné 44 points de base au cours de la même période.
Les prêteurs hypothécaires résidentiels tardent à réagir à la vente d’obligations. La RBC a enfin procédé à une hausse de ses taux hypothécaires fixes hier, mais seulement de 20 points de base. Le taux applicable à un prêt hypothécaire de 5 ans est passé de 2,64 % à 2,84 %. Le gars de la trésorerie prédit que les banques invoqueront la hausse décrétée par la Banque du Canada la semaine prochaine comme un écran de fumée. Elles augmenteront leurs taux hypothécaires encore plus et jetteront tout le blâme sur Poloz.
Parlant d’hypothèques résidentielles, le marché de l’habitation de Toronto a encaissé une baisse notable en réaction aux mesures de modération des prix récemment annoncées par le gouvernement. Les ventes et les prix ont chuté pour un deuxième mois consécutif en juin. Les ventes de maisons dans le Grand Toronto ont baissé de 37 % par rapport au même mois en 2016 et de 21 % par rapport au mois dernier. Les prix moyens demeuraient 6,3 % plus élevés que l’an dernier, mais ils ont baissé de 8 % par rapport au mois dernier. En juin 2016, il y avait 16 % plus de nouvelles inscriptions et les inscriptions en cours/actives étaient près de 60 % plus nombreuses.
Pour ajouter à la turbulence, la hausse des taux hypothécaires rendra les propriétés encore moins abordables, surtout pour les premiers acheteurs à ratio élevé. Je ne dis pas que c’est bon ou que c’est mauvais, je dis simplement que c’est ainsi.
Je n’ai aucune nouvelle sur le plan des titrisations hypothécaires à annoncer cette semaine. Malheureusement, cela signifie que la transaction de titres adossés à des financements hypothécaires d’immeubles de rapport de série REAL-T prévue du côté de la RBC a été mise en suspens. Ce n’est pas alarmant, mais ça provoquera des turbulences inattendues attribuables à la volatilité (niveau absolu et structure temporaire des taux). En raison de la nature séquentielle des transactions de tels titres, la structure temporaire des taux peut faire la différence entre conclure ou rater une affaire pour l’investisseur et l’émetteur à la fois. Mais je suis convaincu que la série REAL-T sera de retour sous peu… Restez à l’affût.
Par ailleurs, nous avons eu droit à des émissions d’une valeur combinée de 3,75 G$ de billets de dépôt de 5 ans de la BMO et de la CIBC cette semaine, à respectivement 80 et 79 points de base de plus que les billets du Canada. Ces émissions se sont très bien vendues, MAIS étaient assorties de concessions variant de 3 à 5 points de base. Les investisseurs répondent à l’appel, mais ils veulent être rémunérés en contrepartie. Qui peut les blâmer?
C’est tout pour aujourd’hui. J’ai déjà hâte à la fin de semaine et je compte redoubler d’efforts pour vivre sainement et faire de l’exercice. J’ai commencé à faire du « spinning ». Ça va bien, mais vous ne vous imaginerez pas ce que j’ai vu hier soir. Un idiot au gym a placé sa bouteille d’eau dans le support de Pringles sur le vélo stationnaire.
Demeurez élégants et en santé!
Le gars de la trésorerie
Jason Ellis, directeur général, Marchés financiers