Bon matin.
Désolé pour cette publication un peu tardive. Disons simplement que le gars de la trésorerie s’engage à ne plus jamais prendre un verre. Je vais tenter d’être bref et concis aujourd’hui.
Mercredi matin, le Canada est devenu le deuxième pays du G7 après les États-Unis à décréter une hausse de taux d’intérêt. Le taux de référence à un jour est passé de 0,50 % à 0,75 %. Les banques ont réagi rapidement et les taux préférentiels sur Bay Street ont été majorés de 2,70 % à 2,95 %. Les ventes sur les marchés obligataires se sont prolongées à la suite de la hausse. À la fin de la journée ouvrable hier, les rendements des obligations de 5 ans atteignaient un sommet des six derniers mois (1,53 %) et les rendements des obligations de 2 ans affichaient leur valeur la plus élevée depuis 2013 (1,21 %). Malgré que cette hausse était très attendue, le marché a été surpris par les efforts déployés par la Banque [du Canada] pour minimiser la faiblesse de l’inflation et signaler que l’écart de production de l’économie se comblera plus rapidement que ce qui était prévu antérieurement. Les swaps indexés sur le taux à un jour indiquent maintenant une probabilité de 74 % que Poloz et compagnie décrètent une autre hausse de taux cette année.
Jeudi, la présidente de la Réserve fédérale américaine, Janet Yellen, s’est entretenue pendant deux heures avec le Comité sénatorial des banques. La discussion a porté principalement sur des questions réglementaires, mais Yellen a néanmoins profité de l’occasion pour faire entendre à répétition ses préoccupations concernant la séance de son comité de la veille sur la faiblesse de l’inflation. Elle a toutefois pris soin d’ajouter que la Fed craignait également qu’une forte croissance de l’emploi fasse augmenter l’inflation. Brillant! Une position classique de compromis mêlé d’optimisme. C’est l’équivalent d’affirmer que les taux baisseront, à moins qu’ils ne baissent pas, et que, s’ils augmentent, ils ne baisseront probablement pas, à moins qu’ils ne baissent ultérieurement. C’est d’ailleurs pourquoi on la paie le gros prix.
Aussi jeudi, le Fonds monétaire international, ou FMI, a rendu public un rapport indiquant que l’économie canadienne avait repris de l’élan, mais que le marché de l’habitation était encore plus déséquilibré et que les incertitudes entourant les négociations commerciales à venir avec « Le Donald » pourraient nuire à la reprise. Le rapport précise que la stabilité financière pourrait être compromise si la correction du marché de l’habitation s’accompagnait d’une récession (ah oui?). Cependant, des simulations de crise indiquent que les banques canadiennes sont suffisamment bien capitalisées pour résister si leur portefeuille de prêts hypothécaires non assurés devait encaisser des pertes considérables. Le rapport du FMI indique également que… Bah, laissons tomber, c’est ennuyant à mourir.
Enfin, voici une nouvelle qui compte vraiment… Crayola a annoncé le retrait du jaune « pissenlit » de sa boîte standard de 24 couleurs. Il ne restera plus donc qu’un crayon jaune dans la boîte, amarillo, qui signifie jaune en espagnol. À ne pas confondre avec armadillo, un animal étrange plutôt qu’une couleur. Et certainement pas jaune. Personnellement, je suis scandalisé. C’est comme lorsque Kraft a changé la couleur de son célèbre dîner pour la rendre moins fluorescente. De la sorcellerie je vous dis!
Depuis 1903, Crayola a produit plus de 200 couleurs distinctes, mais il n’en reste plus que 120 aujourd’hui. D’autres couleurs retirées incluent le chardon, l’ombre et la controversée « chair », aujourd’hui connue sous son nom plus aseptisé, pêche.
Bon, vraiment désolé de m’être laissé aller à ce point…
Passez un bon week-end.
Le gars de la trésorerie,
Jason Ellis, directeur général, Marchés de capitaux