La Banque du Canada a ouvert le bal de sa politique monétaire pour 2025 en abaissant de 25 points de base son taux à un jour et en annonçant la normalisation de son bilan et la fin du resserrement quantitatif. Il s’agit d’une sixième baisse depuis juin 2024.
En publiant son Rapport sur la politique monétaire de janvier, la Banque a également fait valoir que ses projections sont assujetties à une « incertitude plus élevée que d’habitude » étant donné l’évolution rapide des politiques publiques et en particulier la menace de droits de douane par la nouvelle administration américaine.
Nous résumons ci-dessous le commentaire de la Banque.
Économie canadienne : rendement et logement
- Les baisses passées de taux d’intérêt ont commencé à stimuler l’économie
- Le récent renforcement de la consommation et de l’activité sur le marché du logement devrait se poursuivre
- Toutefois, les investissements des entreprises demeurent faibles
- Les perspectives en ce qui a trait aux exportations sont soutenues par les nouvelles capacités d’exportation de pétrole et de gaz
Inflation au Canada et perspectives
- L’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) reste près de 2 %, et affiche de la volatilité en raison de la suspension temporaire de la TPS et de la TVH sur certains produits de consommation
- La hausse des frais de logement est encore élevée, mais se modère graduellement, comme prévu
- Une vaste gamme d’indicateurs, y compris les résultats des enquêtes sur les attentes d’inflation et la distribution des variations de prix parmi les composantes de l’IPC, donnent à penser que l’inflation sous-jacente est près de 2 %
- La Banque prévoit que l’inflation mesurée par l’IPC sera autour de la cible de 2 % au cours des deux prochaines années
Marché canadien du travail
- Les conditions du marché canadien du travail restent détendues, le taux de chômage s’étant établi à 6,7 % en décembre
- La croissance de l’emploi s’est raffermie ces derniers mois, après avoir été inférieure à celle de la population active pendant plus d’un an
- Les pressions sur les salaires, qui se sont avérées tenaces, montrent certains signes d’atténuation
Rendement de l’économie mondiale, rendements obligataires et le dollar canadien
- La croissance de l’économie mondiale devrait rester autour de 3 % au cours des deux prochaines années
- L’expansion prévue de l’économie américaine a été revue à la hausse, surtout en raison de la plus forte consommation
- Dans la zone euro, la croissance sera probablement modérée, la région subissant des pressions concurrentielles
- En Chine, les récentes mesures de politique publique mises en place stimulent la demande et soutiennent la croissance à court terme, même si des défis structurels demeurent
- Depuis octobre, les conditions financières ont connu une évolution divergente d’un pays à l’autre. Le rendement des obligations américaines a augmenté, sous l’effet de la forte croissance et de l’inflation plus persistante, mais les rendements au Canada ont légèrement baissé
- Le dollar canadien s’est considérablement déprécié par rapport au dollar américain, ce qui reflète en grande partie l’incertitude entourant les échanges commerciaux et la vigueur généralisée de la monnaie américaine
- Les prix du pétrole ont été volatils et se sont établis, ces dernières semaines, environ 5 $ au-dessus des niveaux postulés dans le Rapport sur la politique monétaire d’octobre de la Banque
Autres commentaires
La Banque a également annoncé son plan pour achever la normalisation de son bilan, mettant ainsi fin au resserrement quantitatif. La Banque a déclaré qu’elle reprendra ses achats d’actifs au début de mars 2025, en commençant progressivement de manière à stabiliser son bilan, puis à l’augmenter modérément par la suite, parallèlement à la croissance de l’économie.
Elle a aussi avancé un argument de plus pour justifier ses décisions annoncées aujourd’hui, faisant valoir que l’inflation se situe autour de 2 % et que l’économie est en situation d’offre excédentaire. C’est dans ce contexte que le Conseil de direction a décidé d’abaisser son taux directeur. Le Conseil de direction a ajouté que la réduction cumulative du taux directeur depuis juin est « substantielle ». Les taux d’intérêt plus bas stimulent les dépenses des ménages et, selon les perspectives publiées aujourd’hui (voir ci-dessous), l’économie devrait se renforcer petit à petit et l’inflation, demeurer près de la cible.
Perspectives
Dans son annonce aujourd’hui, la Banque prévoit un renforcement de la croissance du PIB canadien en 2025. Cependant, elle a rapidement ajouté qu’étant donné la plus lente expansion démographique attribuable à la réduction des cibles d’immigration, la croissance du PIB et la croissance potentielle seront « plus modérées » que ce que la Banque prévoyait en octobre 2024.
Pour chiffrer cette prévision, la Banque prévoit maintenant que le PIB croîtra de 1,8 % en 2025 et en 2026. Par conséquent, l’offre excédentaire dans l’économie canadienne devrait « se résorber graduellement » sur l’horizon de projection de la Banque.
Excluant l’imposition de droits de douane américains, la Banque considère que les risques à la hausse et à la baisse entourant les perspectives sont « raisonnablement équilibrés ». Toutefois, elle a également reconnu qu’un conflit commercial prolongé entraînerait fort probablement une baisse du PIB et une hausse des prix au Canada, en plus de mettre à l’épreuve la résilience de l’économie canadienne.
La Banque a terminé sa déclaration avec son refrain habituel : elle s’engage à maintenir la stabilité des prix pour la population canadienne.
2025 sera ponctuée d’autres annonces de la BdC
La Banque prendra sa deuxième décision de 2025 concernant les taux le 12 mars prochain. First National vous donnera accès à un résumé immédiatement après cette annonce.