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First National discute de taux d’intérêt, de données sur l’emploi au Canada et de données immobilières

  • Andrew Masliwec, Analyste, Marchés de capitaux

Bonjour,

Le marché obligataire canadien a clôturé plus tôt aujourd’hui, à l’approche du long week-end. Par pure coïncidence, de nombreux négociateurs d’obligations ont été vus ensemble, en chemises hawaïennes, tard jeudi soir, sans doute pour discuter des fluctuations de taux des deux dernières semaines. Je résume ci-dessous certaines de ces conversations. Mais puisque les vacances battent leur plein en cette période de l’année et que le temps est précieux, ne tardons plus et passons aux choses sérieuses.

Taux d’intérêt
Les taux de référence canadiens ont fluctué au cours des deux dernières semaines. Jetons un coup d’œil aux chiffres :

 Aujourd’hui Semaine dernière 2semaines L’an dernier
GdC 5ans 1,55 1,64 1,51 0,65
GdC 10ans 1,93 2,03 1,8 1,09

Les rendements des OHC de 5 ans et de 10 ans ont aussi progressé, et s’établissaient respectivement à 1,89 % et 2,38 % à l’ouverture des marchés ce matin.

Les rendements grimpent depuis que la Banque du Canada a haussé son taux à un jour, le 14 juillet. Par chance, cette fois, nous n’avons pas besoin de boule de cristal pour essayer de comprendre pourquoi, puisque les nouvelles économiques sont éloquentes. 

Données économiques
Les données sur l’emploi au Canada publiées ce matin étaient mi-figue mi-raisin. La variation nette des emplois était un peu plus faible que prévu; 10 900 emplois ont été créés alors qu’on en attendait 12 500. Par contre, la solide création d’emplois à temps plein (+35 100) par rapport aux emplois à temps partiel (-24 300) vient confirmer qu’il ne s’agit pas de mauvais résultats. Le taux de chômage a agréablement surpris, à 6,3 %, affichant 20 points de base de moins que les prévisions de 6,5 %. Les obligations continuent de se vendre au rabais ce matin, même si bien des négociateurs ne sont pas au poste.

Les vendredis ne sont pas toujours de bonnes journées, et nous avons aussi vu de très mauvaises données sur les échanges commerciaux ce matin. La balance du commerce international de marchandises, barème de l’import-export, a déçu les attentes avec un déficit de 3,6 milliards de dollars – pire que ce qui était prévu. Il faut également mentionner que la semaine dernière, nous avons obtenu les données sur la croissance du PIB en mai, d’un mois à l’autre et d’une année à l’autre. Ces données étaient reluisantes; il s’agit de la croissance du PIB en glissement annuel la plus élevée depuis octobre 2000. Les chiffres de mai portent la croissance moyenne du PIB au 2e trimestre à 3,7 %, et toutes les mauvaises nouvelles sur les échanges commerciaux que je vois aujourd’hui n’y changeront rien.

Qu’est-ce que cela signifie? Là est la question. J’ai demandé à un négociateur, qui est d’avis que Statistique Canada a bien mal choisi sa date en publiant des nouvelles économiques importantes le vendredi précédant un long congé. Ces chiffres sont toutefois importants, puisque la Banque du Canada s’en servira pour déterminer quand relever à nouveau les taux d’intérêt. Actuellement, les probabilités de voir une hausse de 25 pdb en décembre sont de 75 % et ne bougent pas vraiment avec les données de ce matin, alors que les probabilités d’une augmentation en 2018 restent à 90 %.

Immobilier
La chambre immobilière de Toronto a publié cette semaine ses données pour juillet, montrant que les opérations ont reculé de 40 % en glissement annuel. De plus en plus, on voit également se dessiner des secteurs où les prix sont à la baisse, et le prix de vente moyen ne progresse que de 5 % en glissement annuel dans le Grand Toronto. Il semble s’agir de la même tendance que celle observée à Vancouver, où une dégringolade des ventes et une explosion des nouvelles inscriptions ont suivi l’imposition d’une taxe aux acheteurs étrangers.

Nouvelles internationales
Voici en 140 caractères ou moins (la façon branchée d’écrire les nouvelles), un résumé de la situation aux États-Unis et à l’étranger :

  1. Trump embauche et vire un directeur des communications en un temps record. Mercredi, la Fed maintient son taux à un jour.
  2. La Fed parle aussi de réduire son énorme bilan de 4 500 milliards $, ce qui pourrait faire grimper les taux chez nos voisins du Sud.
  3. La Financial Conduct Authority abandonnera le LIBOR d’ici 2021. C’est un taux de référence à l’échelle mondiale, un peu comme le CDOR.
  4. Abandonné en partie en raison d’un scandale de 2012, le LIBOR touche directement près de 350 000 milliards $ (USD) de produits financiers.
  5. Comme un grand nombre d’hypothèques, de swaps et de prêts reposent sur le LIBOR, les marchés lui chercheront inévitablement un successeur.

Enfin, une dernière nouvelle vient assombrir nos festins du long week-end. Une étude de l’Université de Guelph démontre que 20 % des échantillons de saucisses examinés d’un bout à l’autre du Canada contenaient de la viande qui n’était pas indiquée sur l’emballage. Étant de nature plutôt optimiste, j’essaierai de me dire que la viande chevaline qui se trouve dans mes saucisses de porc est probablement une valeur ajoutée.

Je vous souhaite à tous un bon congé,

Andrew Masliwec
Analyste, Marchés de capitaux