La Société canadienne d’hypothèques et de logement continue de brandir le drapeau rouge au-dessus du marché canadien de l’habitation, tandis que les courtiers immobiliers s’attendent à ce que le ralentissement se poursuive.
ACI : c’est en Ontario où le ralentissement en cours est le plus marqué
Les plus récentes prévisions de l’Association canadienne de l’immobilier indiquent que le déclin de la croissance des ventes et des prix se poursuit. L’ACI pointe du doigt le ralentissement dans la grande région du Golden Horseshoe en Ontario comme le principal facteur responsable de la baisse des moyennes nationales. Étant donné que près du quart de la population nationale habite cette région, il est vrai qu’elle exerce une grande influence sur les données globales.
Malgré sa prévision d’une légère reprise des ventes dans la grande région du Golden Horseshoe jusqu’à la fin de l’année en cours, l’ACI prédit aussi que les ventes nationales auront baissé de 5,3 % pour totaliser quelque 507 000 unités en 2017. C’est une baisse de 20 000 transactions par rapport aux prévisions de juin de l’ACI. L’Ontario devrait enregistrer une baisse des ventes de 10 %, au même titre que la Colombie-Britannique.
La Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador devraient aussi enregistrer des ventes en baisse de -4 % et de -8,1 % respectivement.
Il faut noter que ces baisses sont des comparaisons sur douze mois, alors que le marché a enregistré un nombre sans précédent de transactions en 2016.
La plupart des autres régions du Canada enregistreront des gains, en commençant par l’Alberta (+7,4 %). Le Québec (+5,4 %) et le Manitoba devraient fracasser des records de ventes en 2017.
Ralentissement de l’accélération des prix
L’ACI s’attend à ce que le prix national moyen d’une maison s’établisse à 506 700 $ en 2017. C’est 3,4 % de plus qu’en 2016, mais il s’agit néanmoins d’une révision à la baisse par rapport à ce qu’on pouvait lire dans le rapport de juin de l’association. Encore une fois, c’est l’Ontario, et plus particulièrement la région autour de l’ouest du lac Ontario, qui exerce une forte influence.
L’Ontario devrait enregistrer une augmentation décente de 8,7 %, mais c’est néanmoins une baisse considérable par rapport aux perspectives annoncées en juin. Cela reflète une baisse des ventes de maisons à prix élevé.
Dans la plupart des autres régions du pays, les prix devraient augmenter; les hausses varieront entre +7,4 % à l’Île-du-Prince-Édouard et +1,2 % en Alberta.
La Saskatchewan et Terre-Neuve-et-Labrador sont les seules provinces qui devraient enregistrer des baisses de prix, vu que l’offre dépasse la demande.
Prévisions de l’ACI pour 2018
Selon l’ACI, le ralentissement se poursuivra tout le long de 2018. Elle projette une autre baisse de 2,3 % des ventes nationales, citant une fois de plus le déclin qui se poursuit en Ontario. L’association s’attend aussi à une baisse de 0,6 % du prix national moyen, à 503 500 $ en 2018, principalement en raison des hausses de taux d’intérêt.
Évaluation de la SCHL
La Société canadienne d’hypothèques et de logement maintient donc son état d’alerte rouge en raison des conditions problématiques dans le secteur de l’habitation. Il s’agira du quatrième trimestre consécutif d’alerte rouge.
Dans sa plus récente évaluation du marché de l’habitation, rendue publique à la fin d’octobre, la SCHL affirme que la surévaluation et l’accélération des prix sont les principales préoccupations. L’organisme responsable de l’habitation indique qu’un ralentissement de la croissance de la population de jeunes adultes et une baisse du revenu disponible ne soutiennent pas une appréciation des valeurs et une augmentation des prix.
Cinq marchés les plus vulnérables
Cinq marchés demeurent très vulnérables : Victoria, Vancouver, Saskatoon, Hamilton et Toronto.
À Victoria et à Vancouver, la surévaluation est la principale préoccupation, suivie de la surchauffe et de l’accélération des prix en raison d’une forte demande dans le marché de la revente.
La situation est à peu près la même à Toronto et à Hamilton, où l’augmentation des prix demeure plus forte que peuvent justifier les facteurs économiques fondamentaux, et ce, malgré un ralentissement.
Saskatoon est considérée vulnérable en raison de la construction d’un nombre excessif de nouvelles unités d’habitation.
Marchés moins préoccupants
À Calgary et à Edmonton, les risques sont qualifiés de modérés et la principale préoccupation est la construction d’un nombre excessif de nouvelles unités d’habitation. Québec est également considérée comme étant aux prises avec ce problème, mais sa vulnérabilité globale – tout comme celle de Montréal – est jugée faible.