Les efforts réglementaires déployés pour freiner le marché canadien de l’habitation semblent produire l’effet voulu.
La SCHL abaisse son drapeau rouge
Pour la première fois en dix trimestres, la Société canadienne d’hypothèques et de logement abaisse le drapeau rouge qu’elle laissait planer sur le marché canadien de l’habitation. Dans sa plus récente évaluation du marché de l’habitation, la SCHL a baissé sa cote de vulnérabilité d’élevée à modérée, et ce, pour l’ensemble du pays.
De grands marchés, de grands influenceurs
Encore une fois, Vancouver, Victoria, Toronto et Hamilton sont les principaux influenceurs mentionnés dans l’évaluation, la SCHL soulignant que l’accélération des prix et la surévaluation ont commencé à modérer et sont maintenant plus près des facteurs économiques fondamentaux dans ces marchés. C’est à Vancouver – le marché le plus cher au pays – où la variation a été la plus marquée. La vulnérabilité attribuable à la surchauffe est passée de modérée à faible, tandis que celle attribuable aux surévaluations a été baissée d’élevée à modérée.
Ralentissement de l’accélération des prix
Partout dans les Prairies, la vulnérabilité demeure modérée, en bonne partie en raison de preuves de construction excessive. Montréal, où l’immobilier est en plein essor, maintient sa faible cote de vulnérabilité. Cependant, la SCHL y note des signes évidents de surchauffe. La plupart des grands marchés dans la moitié est du pays (mis à part le Grand Toronto) sont également considérés comme peu vulnérables. Dans l’ensemble, la SCHL considère la vulnérabilité attribuable à l’accélération des prix comme faible.
Les courtiers immobiliers voient des signes de stabilisation
Pour les courtiers immobiliers, les cotes confirment ce qu’ils perçoivent comme un marché peu dynamique qui est plombé par des restrictions gouvernementales.
L’Association canadienne de l’immobilier (ACI) prévoit une baisse de 1,6 % des ventes de maisons à l’échelle nationale en 2019. Il s’agit d’une nette stabilisation des projections de cette association. Elle avait prédit une baisse de 11 % pour l’ensemble de 2018.
L’ACI prévoit aussi une stabilisation des prix en 2019, la moyenne nationale devant s’établir à 487 000 $, en baisse d’environ 0,2 %. En 2018, les prix ont baissé d’environ 4 %; il s’agissait de la baisse la plus marquée en près de 25 ans.
C’est en Colombie-Britannique où les baisses devraient être les plus marquées, tandis que la croissance enregistrée au Québec et en Ontario pousse les moyennes nationales vers le haut.
Turbulences réglementaires
L’ACI continue de signaler la réglementation des trois niveaux de gouvernement comme représentant une source considérable de turbulences dans le secteur de l’immobilier résidentiel. Elle considère que des facteurs fondamentaux comme la démographie et le marché de l’emploi demeurent favorables. L’actuelle pause de la Banque du Canada en ce qui concerne de possibles majorations des taux d’intérêt devrait aussi s’avérer utile.
Un optimisme mesuré
Les prévisions de l’ACI pour 2020 sont plus optimistes, mais l’optimisme demeure mesuré. L’association prévoit des ventes en hausse d’environ 2 % – hausse retenue par la simulation de crise hypothécaire et une reprise des hausses de taux d’intérêt.
Le prix national moyen devrait augmenter d’à peine 0,8 % l’an prochain, pour s’établie à tout juste sous la barre des 491 000 $, grâce principalement à des gains réalisés en Ontario et au Québec.