Maintenant que le premier trimestre de 2017 est derrière nous, l’Association canadienne de l’immeuble revoit ses prévisions pour le reste de l’année et l’année à venir.
Variations régionales des ventes et des prix
L’ACI s’attend à ce que le nombre de ventes MLS baisse de 3 % à l’échelle nationale cette année; les ventes devraient donc totaliser un peu moins de 519 000 unités. Elle souligne les variations marquées d’une région à l’autre. En Colombie-Britannique, les ventes devraient chuter de 17,5 %. L’Île-du-Prince-Édouard – province ayant enregistré des ventes records en 2016 tout comme la Colombie-Britannique – devrait voir ses ventes baisser de près de 11 %. Par ailleurs, l’Ontario devrait enregistrer une maigre hausse de 1 %. La demande demeure forte dans toute la région du Golden Horseshoe, tandis que l’offre est très restreinte.
C’est l’Alberta qui devrait marquer le pas sur le plan des ventes en 2017; une hausse de 5 % y est prévue. C’est environ 10 % de moins que la moyenne sur dix ans, mais les chambres immobilières locales sont encouragées de voir les ventes revenir à la normale.
Les prévisions pour le reste du pays changent peu.
Le prix moyen d’une maison devrait augmenter de 4,8 % pour atteindre 513 500 $, mais il y aura beaucoup de variation d’un bout à l’autre du pays. En Colombie-Britannique, les prix devraient baisser de plus de 5 %, en bonne partie en raison du ralentissement du marché du Grand Vancouver. Une baisse de plus de 5 % est également prévue à Terre-Neuve-et-Labrador. En Saskatchewan, la baisse devrait atteindre 2,8 %, tandis que l’Ontario prévoit une hausse de 15 %.
Règles, assurance et hausses de taux
Dans le reste du pays, les hausses de prix devraient être inférieures à l’inflation. L’ACI affirme que les modifications apportées par le fédéral aux règles hypothécaires et aux primes d’assurance hypothécaire ont aidé à freiner les hausses.
En règle générale, l’ACI perçoit les nouvelles règles, l’assurance [hypothécaire] et les imminentes hausses de taux hypothécaires comme d’importantes entraves à l’abordabilité. L’Association fait valoir en particulier la nouvelle « simulation de crise » plus contraignante auxquelles les acheteurs doivent se soumettre pour se qualifier à un prêt hypothécaire. Elle craint que certains acheteurs (surtout des premiers acheteurs) soient contraints de reporter ou d’abandonner leur projet d’achat ou encore d’envisager l’achat dans un marché plus abordable.
Perspectives pour 2018
Pour 2018, l’ACI prévoit une baisse additionnelle de 1 % des ventes et une hausse de 5 % des prix. Ces deux prévisions tiennent compte de l’influence dominante de l’Ontario et, plus précisément, des régions du Grand Toronto et de Hamilton.
La SCHL continue de brandir le drapeau rouge
La Société canadienne d’hypothèques et de logement brandit le drapeau rouge sur le marché canadien du logement pour un deuxième trimestre consécutif. Dans sa plus récente évaluation du marché de l’habitation, elle soulève de fortes indications de conditions problématiques. Six des 15 marchés analysés tombent en zone rouge.
Blâme jeté sur le Grand Toronto
Les régions du Grand Toronto et de Hamilton demeurent les principaux coupables. Elles sont marquées par une surchauffe, une accélération des prix et une surévaluation modérée ou forte. Selon la SCHL, si le marché ontarien avait été écarté des calculs, la croissance des prix aurait été pratiquement nulle pendant la période comprise dans l’évaluation.
Victoria, prochaine victime du boom immobilier de Vancouver?
En Colombie-Britannique, l’évaluation indique que le boom enregistré à Vancouver pourrait ralentir, mais commence peut-être à s’étendre à Victoria. Le marché de Vancouver continue de montrer des signes évidents de conditions problématiques. Le principal problème est la surévaluation. Malgré un ralentissement des ventes, la demande demeure supérieure à l’offre.
Les préoccupations concernant la surévaluation font que la cote attribuée à Victoria est passée de faible à forte. Une fois de plus, la demande est plus forte que l’offre, ce qui pousse les prix à la hausse au-delà de ce que les conditions économiques globales peuvent soutenir. On soupçonne que des acheteurs souhaitant s’installer en Colombie-Britannique sont rebutés par les prix et impôts élevés à Vancouver et se rabattent donc sur le marché de Victoria.
Situation améliorée à Calgary
À Calgary, les craintes de surévaluation se sont adoucies et la cote de ce marché est passée de forte à modérée. Les conditions économiques fondamentales se sont améliorées en Alberta, et les prix des maisons à Calgary baissent conséquemment. De nombreux observateurs du marché interprètent ces signes comme un retour à l’équilibre du marché albertain.
Au beau fixe dans l’Est
Au Québec, à la fois Montréal et Québec conservent une cote modérée, mais les craintes de surévaluation demeurent bien présentes (ces craintes étant modérées à Montréal et élevées à Québec). De maigres augmentations des revenus individuels ainsi que des mouvements démographiques qui semblent avoir pour effet de sortir de plus jeunes acheteurs et des premiers acheteurs du marché sont considérés comme les principaux facteurs en jeu ici.
Le Canada atlantique continue d’afficher peu de problèmes. Des craintes de construction d’un nombre excessif de nouvelles unités de logement dans la région sont dissipées par l’accroissement de la population, notamment depuis l’arrivée de réfugiés syriens.