À la suite du ton prudent qu’elle a utilisé dans ses prévisions trimestrielles d’avril, l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) a revu à la baisse ses projections de ventes et sa trajectoire des prix.
L’incertitude est de retour
La Banque du Canada a contrecarré la prévision de l’ACI selon laquelle les taux d’intérêt avaient atteint un sommet. La Banque a mis fin à la pause qu’elle avait décrétée en juin concernant les hausses de taux d’intérêt, puis a de nouveau relevé les taux en juillet.
« [U]ne grande incertitude plane de nouveau sur le marché de l’habitation », indique l’ACI dans ses prévisions de juillet.
Taux d’intérêt et inflation
La banque centrale a adopté un ton beaucoup plus ferme dans ses plus récentes mises à jour sur les taux. Elle a haussé les taux à un rythme rapide dans sa tentative de freiner la demande des consommateurs et de réduire l’inflation.
« Ça fonctionne. Mais ça ne fonctionne pas aussi rapidement ou aussi efficacement que nous le pensions, a déclaré Tiff Macklem, gouverneur de la Banque du Canada.
Si nous n’en faisons pas assez maintenant, il faudra probablement en faire beaucoup plus par la suite. »
Alors que l’indice des prix à la consommation – ou l’inflation globale – a considérablement ralenti depuis l’été dernier et s’établit désormais à 2,8 %, l’inflation fondamentale demeure obstinément à l’intérieur de la plage de 3 % à 4 %.
Les coûts hypothécaires représentent une composante clé de l’inflation fondamentale; ces coûts ont augmenté de 30 % au cours de la dernière année, en grande partie en raison des hausses de taux d’intérêt décrétées par la Banque.
On s’attend maintenant à ce que les taux restent élevés plus longtemps.
Les stocks augmentent, mais la croissance des ventes ralentit
Outre l’incertitude entourant les taux d’intérêt, l’ACI souligne que la croissance des ventes a considérablement ralenti en mai et en juin, après une augmentation marquée en avril. Le ralentissement a été attribué à un marché très tendu et aux augmentations de prix correspondantes. Les nouvelles inscriptions sont tombées à leur niveau le plus bas des 20 dernières années.
Maintenant, cette tendance semble s’inverser. D’un mois à l’autre, les nouvelles inscriptions ont augmenté de 6,0 % en juin, de 7,6 % en mai et de 3,0 % en avril.
Perspectives
L’ACI ne s'attend pas à ce que cet assouplissement du marché entraîne une augmentation des ventes, en raison des inquiétudes persistantes des consommateurs concernant les taux d’intérêt. Elle a revu à la baisse ses prévisions quant aux ventes de logements pour le reste de l’année et l’an prochain.
Pour 2023, l’ACI s’attend à ce que 464 240 propriétés changent de mains, soit une baisse de 6,8 % par rapport à 2022. Elle prévoit 516 000 transactions en 2024.
L’ACI prévoit également que le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale diminuera de 0,2 % pour s'établir à 702 400 $ cette année. Il s’agit d’une baisse beaucoup moins marquée que celle de 4,8 % qu’elle annonçait dans ses dernières prévisions trimestrielles. Ce changement de cap s’explique par l’augmentation de la composition des ventes dans les régions à prix élevé, soit le Lower Mainland de la Colombie-Britannique et la région du Grand Toronto, ainsi qu’une croissance des prix plus forte que prévu dans l’ensemble du pays au cours du deuxième trimestre de 2023.
Le prix moyen d’une propriété à l’échelle nationale devrait augmenter encore de 3 % pour atteindre 723 250 $ en 2024.