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Note sur les marchés : le luxe d’être propriétaire - novembre 2024

  • Financière First National SEC

Plus de quatre Canadiens sur cinq estiment qu’acheter un logement est devenu un luxe. Par ailleurs, la grande majorité des Canadiens estime que l’accession à la propriété soutient les collectivités, l’économie et la classe moyenne.

Ces évaluations, en apparence contradictoires, sont tirées du plus récent sondage sur l’abordabilité du logement réalisé par Habitat pour l’humanité.

Une anxiété intergénérationnelle

Le troisième sondage annuel révèle que 84 % des Canadiens considèrent l’achat d’un logement comme un luxe, tandis que 88 % des locataires affirment que l’objectif d’accéder à la propriété est devenu hors de portée. Et c’est un sentiment qui traverse les générations, qui s’accordent à dire que l’achat d’une maison est un luxe. C’est le cas de :

  • 82 % des baby-boomers
  • 86 % des membres de la génération X
  • 87 % des millénariaux
  • 84 % des zoomers

Le sondage suggère également que les Canadiens perçoivent des problèmes personnels et sociétaux plus larges qui découlent de la pénurie de logements abordables. Si 58 % des personnes interrogées reconnaissent qu’il existe encore une « classe moyenne » au Canada, elles sont 82 % à craindre que cette classe moyenne ne se rétrécisse en raison de la pénurie de logements abordables.

  • Près de 80 % des personnes interrogées reconnaissent que l’impossibilité d’accéder à la propriété contribue au « fossé entre les riches et les pauvres »
  • Près de trois quarts des personnes interrogées reconnaissent que les communautés sont fragmentées par le manque de logements appropriés pour les personnes à revenu faible ou moyen

Encore plus difficile pour les jeunes

Parmi les millénariaux et les zoomers (membres de la génération Z), l’offre limitée en matière de logement les amène à faire des choix difficiles :

  • Au total, 44 % des zoomers et 40 % des millénariaux déclarent avoir moins d’occasions d’emploi parce qu’ils ont dû déménager dans une région plus abordable
  • Au total, 29 % des millénariaux et 25 % des zoomers déclarent qu’ils envisageraient de s’installer dans un autre pays pour trouver un logement abordable
  • Au total, 66 % des zoomers et 48 % des millénariaux ont envisagé de retarder le moment de fonder une famille parce qu’ils n’avaient pas les moyens d’acheter un logement qui leur convenait

Un fardeau émotionnel

Il y a aussi lieu de s’inquiéter du fardeau personnel qui pèse que les acheteurs éventuels qui gardent l’espoir :

  • Au total, 59 % [des Canadiens] craignent de devoir sacrifier d’autres besoins essentiels comme la nourriture, les vêtements et d’autres produits de première nécessité pour pouvoir payer leur hypothèque ou leur loyer
  • Ils sont 41 % à estimer que le stress lié à l’impossibilité d’acheter un logement est difficile à gérer
  • Parmi ceux qui possèdent un logement, 39 % pensent que le coût de leur hypothèque nuit à leur santé mentale et à leur bien-être

Le désir demeure

Pourtant, le désir d’accéder à la propriété reste fort, et ce, pour toutes les raisons traditionnelles :

  • Créer plus de stabilité dans la vie
  • Renforcer l’avenir financier
  • Établir des liens plus forts au sein de la communauté
  • Améliorer les perspectives éducatives
  • Améliorer les perspectives pour les générations futures

Être propriétaire demeure avantageux

Cette logique est en grande partie confirmée par la plus récente enquête sur la sécurité financière de Statistique Canada.

Selon cette enquête, les familles qui étaient propriétaires de leur résidence principale, mais qui ne bénéficiaient pas d’un régime de pension d’employeur, avaient une valeur nette médiane de 914 000 $, alors que celles qui bénéficiaient d’un régime de pension d’employeur, mais qui n’étaient pas propriétaires de leur résidence principale avaient une valeur nette médiane de 359 000 $.

Ce sont les familles dont le soutien économique principal était âgé de moins de 35 ans et qui étaient propriétaires d’une maison qui ont vu leur valeur nette médiane augmenter de 142 800 $ en 2019 à 457 100 $ en 2023. Parallèlement, la valeur nette médiane des jeunes familles qui n’étaient pas propriétaires d’une maison n’a augmenté que de 65 %, passant de 26 700 $ en 2019 à 44 000 $ en 2023.