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Note sur le marchés : le phénomène des « Tanguy » et la banque parentale

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Les plus récentes données de recensement au Canada, qui remontent à l’an dernier, confirment ce que nombre de parents du baby-boom savent déjà : les enfants tendent à rester chez leurs parents beaucoup plus longtemps.

Les données de recensement indiquent que plus du tiers des Canadiens âgés de 20 à 34 ans vivent chez au moins un de leurs parents. En regard de cette statistique, il est intéressant de noter que le nombre de femmes vivant « à la maison » a augmenté deux fois plus rapidement que le nombre d’hommes entre 2001 et 2016. Traditionnellement, les femmes ont toujours été plus pressées que les hommes à quitter le nid familial. Selon le recensement de 2016, il y avait cinq hommes pour quatre femmes qui vivaient chez un parent.

Le recensement fournit les chiffres, sans toutefois les expliquer. Bien entendu, il y a des considérations culturelles dont il faut tenir compte. Nombre de nouveaux Canadiens sont issus d’une culture où il est normal que les enfants soient soutenus par leurs parents jusqu’à ce qu’ils se marient. Il faut aussi tenir compte du changement générationnel ayant eu lieu au Canada et faisant en sorte que les enfants restent aux études beaucoup plus longtemps.

Pour de nombreux boomers, la carrière, le mariage, la famille et l’accession à la propriété se sont faits rapidement après la fin des études secondaires. Nombre d’entre eux avaient bien entamé leur carrière, fondé une famille et acheté leur première maison avant l’âge de 25 ans. Aujourd’hui, la plupart des enfants – les milléniaux – n’ont pas encore quitté les bancs d’école à cet âge. Souvent, ils charrient une dette étudiante et font face à un marché de l’emploi difficile. De plus, la hausse des prix des maisons a largement dépassé la croissance des salaires.

Par conséquent, il n’est pas surprenant que les boomers adoptent des pratiques parentales « directives » et tentent de faciliter la vie à leurs enfants. Pour une majorité de ces parents, cela passe par une aide financière.

Une récente enquête menée par une des grandes banques laisse entendre que jusqu’à 76 % des parents aideraient leurs enfants financièrement à quitter le nid familial et à se marier ou à emménager avec un conjoint. Une autre statistique – qu’on pourrait interpréter comme un « moyen de préserver sa santé mentale » – indique que 65 % [des parents] préféreraient donner de l’argent à leur enfant ayant un conjoint que les héberger sous leur toit.

Le niveau du revenu ménager ne semble pas être un facteur influençant la volonté de donner de l’argent, mais ça joue certainement au niveau du montant qui est donné. En moyenne, les parents sont prêts à donner un peu plus de 24 000 $ à un enfant. Parmi les ménages ayant un revenu annuel de plus de 100 000 $, ce montant double pratiquement, à plus de 45 000 $. Environ un quart de ce groupe serait prêt à donner plus de 50 000 $.

En termes simples, les boomers disposent de plus d’argent et leur avenir financier est plus sûr. Ils bénéficient de la valeur accrue de leur propre maison, d’un régime de retraite ayant été capitalisé pendant toute leur carrière et d’un transfert massif de richesse provenant de leurs propres parents. Selon une estimation, les boomers pourraient hériter collectivement 750 milliards de dollars au cours de la prochaine décennie.

Dans le cas de parents qui donnent de l’argent à leurs enfants, cela signifie plusieurs choses : peaufiner leur dextérité financière, comprendre les répercussions fiscales et successorales et savoir comment tirer le meilleur rendement de leur argent. Pour les courtiers et d’autres acteurs dans le secteur financier, cela signifie le besoin d’informer et d’orienter la clientèle afin de lui permettre de tirer pleinement profit de ces avantages.