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La croissance économique pousse la Banque du Canada à relever son taux de référence à un jour

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Aujourd’hui, la Banque du Canada a relevé son taux de référence à un jour à 4,75 % (+0,25 % par rapport à avril) en raison d’une croissance plus élevée que prévu de l’économie canadienne au premier trimestre et de l’opinion selon laquelle la politique monétaire n’est pas encore assez restrictive pour ramener l’inflation à la cible.

Avant même l’annonce d’aujourd’hui, de nombreux économistes craignaient que la Banque du Canada n’ait d’autre choix que de relever ses taux face à l’inflation persistante et à la croissance récente du PIB. Leurs craintes étaient fondées.

Pour comprendre le raisonnement de la Banque à cet égard, nous vous présentons ci-dessous ses plus récentes observations :

Faits et perspectives en matière d’inflation

  • Au Canada, en avril, le taux de l’inflation mesurée par l’indice des prix à la consommation (IPC) a légèrement augmenté, atteignant 4,4 %. Cette première hausse en dix mois s’explique par le fait que les prix d’un large éventail de biens et services ont été plus élevés que prévu.
  • Du côté des biens, l’inflation a augmenté malgré la baisse des prix de l’énergie.
  • Du côté des services, elle est demeurée élevée, reflétant la forte demande et les conditions tendues sur le marché du travail.
  • La Banque s’attend encore à ce que l’inflation mesurée par l’IPC descende autour de 3 % cet été, quand la baisse des prix de l’énergie « se fera sentir » et que les fortes hausses de prix de l’an dernier « ne figureront plus » dans les données sur douze mois.
  • Cependant, comme les mesures de l’inflation fondamentale sur trois mois se maintiennent entre 3,50 et 4 % depuis plusieurs mois et que la demande excédentaire persiste, on s’inquiète davantage de la possibilité que l’inflation mesurée par l’IPC reste coincée nettement au-dessus de la cible de 2 %.

Logement et rendement économique au Canada

  • Au Canada, l’économie a été plus vigoureuse que prévu au premier trimestre de 2023, la croissance du produit intérieur brut ayant atteint 3,1 %.
  • La progression de la consommation a été « étonnamment forte et généralisée », même si on tient compte de la contribution de la croissance démographique.
  • La demande de services a poursuivi sa reprise.
  • De plus, les dépenses en « biens sensibles aux taux d’intérêt » ont augmenté et, plus récemment, l’activité sur le marché du logement « s’est raffermie ».
  • Le marché du travail demeure tendu : preuve que la forte demande de main-d’œuvre se maintient, les employeurs ne tardent pas à recruter les nouveaux travailleurs qui viennent avec la hausse de l’immigration et du taux d’activité.
  • Dans l’ensemble, la demande excédentaire dans l’économie paraît plus persistante qu’anticipé.

 

Économie mondiale : rendement et perspectives

  • À l’échelle mondiale, l’inflation des prix à la consommation diminue, principalement sous l’effet de la baisse des prix de l’énergie depuis un an. Toutefois, la forte inflation sous-jacente persiste.
  • Même si les taux d’intérêt plus élevés pèsent sur la croissance économique partout dans le monde, les grandes banques centrales indiquent que de nouvelles hausses de taux pourraient être nécessaires pour rétablir la stabilité des prix.
  • Aux États-Unis, l’économie ralentit, bien que la consommation demeure étonnamment résiliente et le marché du travail, tendu.
  • En Europe, l’économie a essentiellement arrêté de progresser, mais des pressions à la hausse continuent de s’exercer sur l’inflation fondamentale.
  • En Chine, on s’attend à ce que la croissance ralentisse après avoir bondi au premier trimestre.
  • Les conditions financières mondiales se sont resserrées au point de revenir à ce qu’elles étaient avant les tensions bancaires aux États-Unis et en Suisse.

Résumé et perspectives

Selon la BdC, sur la base de « l’accumulation des données », son Conseil de direction a décidé de relever le taux directeur, « jugeant que la politique monétaire n’était pas suffisamment restrictive pour rétablir l’équilibre entre l’offre et la demande et assurer un retour durable à la cible d’inflation de 2 % ».

La Banque affirme que le resserrement quantitatif appuie la posture restrictive de la politique monétaire et normalise le bilan de la Banque. Le Conseil de direction va continuer d’évaluer la dynamique de l’inflation fondamentale et les perspectives de l’inflation mesurée par l’IPC.

Allant de l’avant, la Banque a déclaré qu’elle continuerait à évaluer la dynamique de l’inflation sous-jacente et les perspectives d’évolution de l'IPC, en s’attachant à « évaluer particulièrement si l’évolution de la demande excédentaire, les attentes d’inflation, la croissance des salaires et les pratiques de fixation des prix des entreprises sont compatibles avec l’atteinte » de la cible d’inflation.

Encore une fois, la Banque a réitéré son mantra, à savoir qu’elle « reste déterminée à rétablir la stabilité des prix pour les Canadiennes et les Canadiens ».

À venir

L’annonce d’aujourd’hui étant maintenant chose faite, une nouvelle ronde de spéculation commencera bien avant la prochaine annonce en matière de politique monétaire prévue le 12 juillet. Dans l’intervalle, nous suivrons de près l’évolution du marché et rendrons compte de la prochaine décision de la Banque ce jour-là. N’hésitez pas à consulter la page Ressources de notre site Web pour lire d’autres nouvelles et commentaires.