Aujourd’hui, la Banque du Canada a augmenté son taux de référence à un jour de 50 points de base pour le porter à 3,75 %, alors qu’il était de 3,25 % en septembre. C’est la sixième fois cette année que la Banque resserre la masse monétaire pour lutter contre l’inflation et, jusqu’à présent, les résultats s’avèrent limités.
Certains économistes avaient avancé que la hausse serait plus marquée cette fois-ci, mais la BdC en a décidé autrement, forte de l’expertise de son analyse économique. Nous résumons ici les faits saillants des observations de la Banque, y compris ses très importantes perspectives :
Inflation au Canada et à l’étranger
- L’inflation à travers le monde reste élevée et généralisée, ce qui s’explique par la vigueur de la reprise mondiale au sortir de la pandémie, la série de perturbations mondiales de l’approvisionnement et les prix élevés des produits de base
- Les prix de l’énergie en particulier ont augmenté en raison de l’attaque de l’Ukraine par la Russie
- La force du dollar américain amplifie les pressions inflationnistes dans de nombreux pays
- Au Canada, les deux tiers des composantes de l’IPC ont augmenté de plus de 5 % au cours de la dernière année
- Les attentes d’inflation à court terme demeurent élevées, ce qui accroît le risque que la forte inflation s’enracine
Rendement des économies nationale et mondiale
- Les mesures de resserrement monétaire prises pour maîtriser l’inflation pèsent sur l’activité économique partout dans le monde
- Au Canada, l’économie demeure en situation de demande excédentaire et les marchés du travail restent tendus, et la demande de biens et de services « dépasse encore la capacité de l’économie à y répondre » et exerce ainsi une pression à la hausse sur l’inflation au pays
- Les entreprises canadiennes font encore état de pénuries de main-d’œuvre généralisées et, depuis la réouverture complète de l’économie, la forte demande a entraîné une flambée des prix des services
- On s’attend à ce que la croissance de l’économie canadienne « stagne » jusqu’à la fin de cette année et durant la première moitié de 2023, à mesure que les effets des taux d’intérêt plus élevés se propageront au sein de l’économie
- La Banque prévoit un ralentissement de la croissance du PIB, qui devrait passer de 3,25 % cette année à tout juste en deçà de 1 % l’an prochain et à 2 % en 2024
- Aux États-Unis, les marchés du travail sont encore « très tendus », même si les conditions financières restrictives freinent l’activité économique
- Selon la projection de la Banque, la croissance de l’économie américaine devrait être « près de zéro durant la majeure partie de l’année prochaine »
- Dans la zone euro, une contraction est attendue au cours des trimestres à venir, surtout à cause des pénuries aiguës d’énergie
- En Chine, l’économie semble s’être redressée après les récents confinements visant à contenir la pandémie, « mais les défis auxquels le marché immobilier est confronté continueront de peser sur la croissance »
- Dans l’ensemble, la Banque prévoit que la croissance mondiale ralentira, passant de 3 % en 2022 à environ 1,5 % en 2023, avant de remonter à quelque 2,5 % en 2024. Ce rythme est inférieur à la projection du Rapport sur la politique monétaire qu’elle a publié en juillet
Marché canadien du logement
- Les effets des récentes hausses du taux directeur apportées par la Banque deviennent apparents dans les secteurs de l’économie qui sont sensibles aux taux d’intérêt, dont le logement
- L’activité sur le marché du logement a accusé « un recul marqué » et les dépenses des ménages et des entreprises sont en train de se modérer
Perspectives
La Banque a souligné que ses « mesures de l’inflation fondamentale privilégiées [...] n’indiquent pas encore de manière significative que les pressions sous-jacentes sur les prix s’atténuent. » Elle a toutefois fait l’observation que l’inflation mesurée par l’IPC devrait descendre à environ 3 % à la fin de 2023, puis retourner à la cible de 2 % d’ici la fin de 2024. Cela sera vraisemblablement atteint à mesure « que les taux d’intérêt plus élevés aideront à rééquilibrer l’offre et la demande, que les pressions sur les prix attribuables aux perturbations mondiales de l’approvisionnement diminueront et que les effets passés des prix plus élevés des produits de base se dissiperont. »
Étant donné que l’inflation et les attentes d’inflation sont élevées, et que des pressions continues s’exercent sur la demande dans l’économie, le Conseil de direction de la Banque a affirmé qu’il s’attend à ce que « le taux directeur doive encore augmenter. »
Les futures hausses de taux seront influencées par les évaluations de la Banque « de l’efficacité du resserrement de la politique monétaire pour ralentir la demande, de la résolution des problèmes d’approvisionnement et de la réaction de l’inflation et des attentes d’inflation aux hausses de taux. »
Au cas où il y aurait le moindre doute, la Banque a aussi réitéré qu’elle est déterminée à rétablir la stabilité des prix pour les Canadiens et qu’elle continuera de prendre les mesures nécessaires en vue de l’atteinte de la cible d’inflation de 2 %
C’est le 7 décembre prochain que la BdC fera sa prochaine annonce concernant les taux d’intérêt. First National suivra de près les communiqués et les perspectives de la Banque et publiera un résumé sur son site Web le jour même. Pour d’autres renseignements concernant les marchés de capitaux, veuillez consulter à intervalles réguliers la page Ressources de notre site Web.