Ce matin, la Banque du Canada a laissé son taux de référence cible pour le financement à un jour – le principal outil utilisé par la BdC pour mener sa politique monétaire – inchangé à ce qu’elle a précédemment décrit comme sa limite inférieure d’un quart de pour cent. Par conséquent, le taux d’escompte demeure à 0,5 pour cent.
Cette décision était attendue après que la BdC avait abaissé son taux à un jour cible de 150 points de base en mars.
Cependant, l’annonce était digne de mention dans le sens où elle incluait des réflexions encourageantes concernant la situation financière au Canada.
En analysant les deux plus récentes déclarations de la Banque (celle aujourd’hui et celle du 15 avril 2020), nous trouvons plusieurs nouveaux commentaires sur les économies mondiale et canadienne :
- Les nouvelles données « confirment » l’impact considérable de la pandémie de COVID-19 sur l’économie mondiale.
- Cet impact « semble avoir atteint un sommet », car des « mesures de politique massives dans les économies avancées » ont aidé à remplacer le revenu perdu et à amortir l’effet des fermetures économiques.
- « Les conditions financières se sont améliorées et les prix des produits de base ont augmenté ces dernières semaines après avoir baissé fortement plus tôt cette année. »
- La reprise mondiale sera « vraisemblablement prolongée et inégale », car le « déconfinement » dans les différents pays se fera à des moments différents
- Au Canada, la pandémie a entraîné des « pertes de production et d’emplois historiques », mais l’économie canadienne semble avoir « évité le scénario le plus pessimiste » présenté dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril de la Banque.
- Au premier trimestre, le niveau du PIB réel était 2,1 % plus bas qu’au quatrième trimestre de 2019, ce qui reflète l’impact combiné de la baisse des prix du pétrole et des fermetures généralisées.
- Au deuxième trimestre, le niveau du PIB réel « affichera probablement un autre recul de 10 à 20 % », mais il s’agit néanmoins d’une amélioration par rapport à ce que la Banque prédisait en avril, soit une baisse de 15 à 30 % par rapport au quatrième trimestre de 2019.
- Bien que les perspectives pour la deuxième moitié de 2020 et au-delà demeurent « fortement brouillées », la Banque s’attend à ce que l’économie se remette à croître au troisième trimestre.
Réduction de la fréquence des opérations de pension
La BdC a aussi souligné que ces programmes visant à améliorer le fonctionnement des marchés « produisent l’effet escompté », car les conditions de financement à court terme se sont améliorées. Par conséquent, elle réduit la fréquence de ses opérations de pension à plus d’un jour pour la ramener à une fois par semaine, et celle de ses opérations d’achat d’acceptations bancaires, à une fois toutes les deux semaines. Cependant, la Banque a précisé qu’elle se tient prête à ajuster ces programmes si les conditions du marché le justifient.
Par ailleurs, la fréquence et l’ampleur actuelles des autres programmes d’achat de titres du gouvernement fédéral, des provinces et des sociétés de la BdC sont maintenues. En fait, la BdC a tenu à indiquer qu’elle maintient son engagement à continuer ses « achats d’actifs à grande échelle » jusqu’à ce que la reprise économique soit bien entamée.
Perspectives
La Banque a indiqué que, à mesure que le fonctionnement des marchés s’améliore et que le déconfinement se poursuit, elle déplacera son attention sur « la reprise de la croissance de la production et de l’emploi » et que toute nouvelle mesure de politique serait « calibrée de façon à fournir le degré de détente monétaire requis » pour atteindre la cible d’inflation.
La Banque s’attend à ce que des facteurs temporaires maintiennent l’inflation mesurée par l’IPC (qui a baissé à presque zéro) en dessous de la fourchette cible à court terme. Les mesures de l’inflation fondamentale qu’utilise la Banque se situent maintenant entre 1,6 et 2 %.
La prochaine déclaration politique de la BdC est prévue le 15 juillet 2020 et il s’agira de la première faite par la Banque sous la direction de son nouveau gouverneur, Tiff Macklem, qui est entrée en fonctions aujourd’hui. Entre-temps, First National continuera de contribuer à la relance de la croissance du marché canadien de l’habitation par ses opérations de prêts finançant l’achat de maisons individuelles et d’immeubles commerciaux multifamiliaux parmi les meilleures dans le marché.