Ce matin, la Banque du Canada a annoncé qu’elle maintient le taux cible du financement à un jour à ce qu’elle avait antérieurement qualifié de sa « valeur plancher » de 0,25 %. Par conséquent, le taux d’escompte de la Banque demeure à 0,50 %.
Cette décision n’est pas surprenante, car la banque centrale a indiqué qu’elle n’avait aucune intention d’augmenter les taux jusqu’à ce que « les capacités excédentaires de l’économie se résorbent », de sorte que la cible d’inflation de 2 % soit « atteinte de manière durable ».
Cependant, cette annonce a été digne de mention à un autre égard : la Banque a mis à jour son évaluation de l’économie canadienne et annoncé qu’elle poursuit son programme d’assouplissement quantitatif en effectuant des achats à grande échelle d’obligations du gouvernement du Canada à raison d’au moins 5 milliards de dollars par semaine.
Voici quelques-unes des observations de la Banque qui, selon nous, sont les plus révélatrices :
- Avec la réouverture de l’économie canadienne en phase avec la levée des mesures de confinement imposées en raison de la COVID-19, la reprise de l’activité au troisième trimestre « semble plus rapide qu’on le prévoyait en juillet ».
- Les dépenses des ménages ont nettement rebondi au cours de l’été, la consommation de biens et l’activité dans le secteur du logement ayant été plus fortes que prévu « en raison surtout de la demande refoulée ».
- Un rebond « fort, mais inégal » de l’emploi a été constaté.
- Les prix de certains produits de base se sont raffermis, mais les cours du pétrole restent faibles.
- L’inflation mesurée par l’IPC est près de zéro – les prix de l’énergie et les services de voyage exerçant des pressions à la baisse – et devrait demeurer bien en deçà de la cible à court terme de la Banque.
- Les mesures de l’inflation fondamentale se situent entre 1,3 % et 1,9 %, compte tenu des capacités excédentaires considérables de l’économie.
- Les conditions financières mondiales sont demeurées « expansionnistes » et les « marchés de financement essentiels » fonctionnant bien, ce qui a mené à une utilisation moindre des programmes de liquidité à court terme offerts par la Banque.
- Le rebond a été plus fort que prévu aux États-Unis.
- Les exportations se redressent étant donné le renforcement de la demande étrangère, mais elles sont encore « largement inférieures » à leurs niveaux d’avant la pandémie.
- Bien que les récentes données recueillies pendant la phase de réouverture soient « encourageantes », la Banque s’attend toujours à une récupération « lente et en dents de scie », l’économie subissant « les effets de l’incertitude et de défis structurels ».
Allant de l’avant
Il est évident que la politique monétaire vise à soutenir les dépenses des ménages et les investissements des entreprises en rendant les emprunts plus abordables. Cela apporte le bon côté des choses dans un contexte économique par ailleurs difficile, qui s’est traduit, pour citer la Banque du Canada, par une confiance « modérée » des entreprises.
Comme la Banque s’attend toujours à ce que l’actuelle « phase de réouverture vigoureuse » du cycle économique soit suivie d’une « période de récupération prolongée et inégale », elle s’est engagée à maintenir son taux directeur à sa valeur plancher.
Pour renforcer cet engagement et maintenir des taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement, la Banque s’est également engagée à poursuivre ses achats à grande échelle d’actifs au rythme actuel. Ce programme d’assouplissement quantitatif sera maintenu jusqu’à ce que la reprise soit bien engagée et sera « modulé » de façon à procurer « le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise ». (Il est à noter que le message de la Banque concernant l’assouplissement quantitatif a évolué légèrement par rapport à juillet, lorsqu’elle a déclaré qu’elle « est prête à accentuer la détente monétaire si cela s’avère nécessaire ». Ce nouveau libellé pourrait-il télégraphier que la Banque prévoit des modifications à son programme d’assouplissement quantitatif? C’est à suivre...)
En résumé, le rythme de la reprise économique dépend toujours très étroitement lié à la trajectoire de la COVID-19 et à l’« évolution » des mesures nécessaires pour en contenir la propagation. Il est bien sûr impossible de prévoir l’évolution de la pandémie, mais il est rassurant de voir la Banque du Canada tenir bon en ce qui concerne sa politique monétaire expansionniste.
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