Ce matin, dans le cadre de sa quatrième annonce de 2021, la Banque du Canada a laissé son taux cible du financement à un jour inchangé à 0,25 %. Par conséquent, le taux d’escompte demeure à 0,50 %. Il a également formulé des réflexions quelque peu encourageantes sur l’état et les perspectives des économies canadienne et mondiale en plus de mettre à jour ses perspectives quant à l’inflation. Voici un résumé :
Conjoncture économique au Canada
- L’économie a évolué de façon largement conforme aux perspectives présentées dans le Rapport sur la politique monétaire (RPM) d’avril
- La croissance du PIB au premier trimestre a été robuste, à 5,6 % et, même si ce taux est inférieur à la projection de la Banque, « les détails sous-jacents indiquent que la confiance est en hausse et la demande résiliente »
- Les ménages ont dépensé plus qu’attendu, tandis que les entreprises ont réduit leurs stocks et accru leurs importations « plus qu’anticipé »
- Les nouveaux confinements associés à la troisième vague du virus tempèrent l’activité économique au deuxième trimestre, essentiellement comme nous nous y attendions, et des données récentes sur l’emploi montrent que les personnes qui travaillent « dans les secteurs à contact étroit » ont à nouveau été les plus affectées par la situation
Inflation
- L’inflation mesurée par l’IPC est montée autour de la limite supérieure de la fourchette de maîtrise de l’inflation de la Banque, qui va de 1 à 3 %, et cette hausse s’explique en grande partie par les effets de glissement annuel (depuis 2020) et les prix nettement plus élevés de l’essence.
- Les mesures de l’inflation fondamentale ont aussi augmenté, en raison surtout de facteurs temporaires et des effets de glissement annuel, mais beaucoup moins que l’inflation mesurée par l’IPC.
- Cette dernière restera vraisemblablement près de 3 % tout l’été, mais devrait reculer plus tard dans l’année, étant donné que les effets de glissement annuel s’estomperont et que les capacités excédentaires continueront d’exercer des pressions à la baisse.
Conjoncture mondiale
- Vu la chute des cas de COVID-19 dans bien des pays et l’augmentation de la couverture vaccinale, l’activité économique mondiale prend de l’élan.
- Alors que les États-Unis connaissent une forte reprise stimulée par la consommation et qu’un rebond commence à se dessiner en Europe, une recrudescence du virus entrave la reprise dans certains pays émergents.
- Les conditions financières demeurent très accommodantes, ce qui se reflète dans les prix généralement plus élevés des actifs.
Allant de l’avant
En dépit de la progression du côté des vaccins, l’évolution des nouveaux variants de la COVID-19 reste incertaine. Cependant, alors que les restrictions sanitaires provinciales sont en voie de s’assouplir au cours de l’été, l’économie canadienne devrait rebondir avec force, tirée par les dépenses de consommation. C’est ce à quoi s’attend la Banque. La forte croissance de la demande étrangère et les prix plus élevés des produits de base devraient donner lieu à une reprise solide des exportations et des investissements des entreprises, toujours selon la Banque.
Quant au marché du logement, la Banque s’est limitée à affirmer que « l’activité sur le marché [du logement] se modère, mais reste à un niveau élevé. » En avril, la Banque avait estimé que la construction et la revente de logements atteignaient des sommets historiques, « sous l’effet du désir de disposer d’un plus grand espace de vie, de la faiblesse des taux hypothécaires et d’une offre limitée » et avait noté qu’elle continuerait à surveiller les risques liés à la hausse rapide des prix des maisons.
Mesures politiques
Le Conseil de direction de la BdC juge qu’une marge de capacités excédentaires considérable subsiste dans l’économie canadienne et que la reprise doit continuer d’être appuyée « par des mesures de politique monétaire exceptionnelles. »
Par conséquent, la Banque reste engagée à maintenir le taux directeur à sa valeur plancher jusqu’à ce que les capacités excédentaires dans l’économie se résorbent, de sorte que la cible d’inflation de 2 % « soit atteinte de manière durable ». Elle pourrait se produire au cours de la deuxième moitié de 2022.
De plus, la Banque a réitéré qu’elle maintiendrait son programme d’assouplissement quantitatif – au rythme cible de 3 milliards de dollars par semaine – pour garder les taux d’intérêt bas sur toute la courbe de rendement. Elle a aussi affirmé ceci : « Les décisions au sujet de tout ajustement du rythme des achats nets d’obligations seront guidées par l’évaluation en continu que fait le Conseil de direction de la robustesse et de la durabilité de la reprise. Nous continuerons de procurer le niveau de détente monétaire nécessaire pour soutenir la reprise et atteindre l’objectif d’inflation. »
Au net...
L’annonce d’aujourd'hui s’inscrit dans la catégorie « pas de nouvelles, bonnes nouvelles ». Le taux de référence est inchangé, la reprise économique semble se dérouler en grande partie comme prévu et l’activité d’achat d’obligations continuera de soutenir la politique monétaire à court terme.
Tout cela suggère que c’est un bon moment pour emprunter ainsi que pour élaborer des stratégies de financement à moyen terme et à long terme qui tiendront compte des conditions futures, notamment de la possibilité d’une hausse des taux d’intérêt directeurs l’an prochain. First National est là pour aider.
La prochaine déclaration politique de la BdC est prévue le 14 juillet 2021 et s’accompagnera de la publication du plus récent Rapport sur la politique monétaire de la Banque. Nous ferons une mise à jour à la suite de cette annonce.