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La Banque du Canada augmente (une fois de plus) son taux d’intérêt de référence et rend public un nouveau Rapport sur la politique monétaire

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Aujourd’hui, à l’occasion de sa troisième décision d’orientation de 2022, la Banque du Canada s’est attaquée directement à l’inflation en haussant son taux de référence à un jour, qui est passé de 0,50 % en mars à 1 %. Par conséquent, le taux d’escompte passe de 0,75 % à 1,25 % et les coûts d’emprunt pour les Canadiens augmenteront de nouveau.

Cette décision n’a pris personne par surprise. Le mois dernier, la sous-gouverneure de la BdC Sharon Kozicki avait déclaré devant un parterre de banquiers centraux à San Francisco que la Banque était prête « à agir avec fermeté » pour lutter contre l’inflation et a laissé entendre qu’une hausse d’un demi-point de pourcentage était prévue en avril. Malgré cela, il s’agit d’un puissant remède et c’est la première fois en 22 ans que le taux à un jour augmente de 50 points de base d’un seul coup.

La BdC a également annoncé qu’elle mettait fin à ce qu’elle appelle sa phase de réinvestissement, au cours de laquelle elle a ajouté des obligations du gouvernement du Canada à son bilan. À compter du 25 avril, elle commencera à procéder à un resserrement quantitatif et les obligations du gouvernement du Canada arrivant à échéance ne seront plus remplacées.

Pour justifier ces mesures, la Banque a désigné l’invasion de l’Ukraine par la Russie comme une « nouvelle source d’incertitude économique » qui perturbe l’approvisionnement, exacerbe les contraintes d’offre persistantes et « pèse sur l’activité ».

Voici les autres points saillants de l’annonce faite aujourd’hui.

L’économie canadienne et le marché du logement

  • La croissance économique est forte et l’économie entre dans une phase de demande excédentaire
  • Le marché du travail est tendu et la croissance des salaires, qui a retrouvé son rythme d’avant la pandémie, est « en hausse »
  • Les entreprises sont de plus en plus nombreuses à déclarer qu’elles ont de la difficulté à répondre à la demande et qu’elles peuvent répercuter les coûts plus élevés des intrants sur leurs clients en haussant les prix
  • Même si le virus de la COVID-19 continue de muter et de circuler, les taux élevés de vaccination ont réduit ses effets sur la santé et l’économie
  • La croissance semble avoir été plus vigoureuse au premier trimestre qu’on le prévoyait en janvier et devrait augmenter au deuxième trimestre
  • Avec la levée des mesures sanitaires, les dépenses de consommation se raffermissent
  • La reprise des exportations et des investissements des entreprises « se poursuivra, soutenue par la solide demande étrangère et les prix élevés des produits de base »
  • L’activité sur le marché du logement, qui a été exceptionnellement forte, devrait « se modérer »

L’inflation au Canada et l’impact de l’invasion de l’Ukraine

  • Au Canada, l’inflation mesurée par l’IPC s’établit à 5,7 %, « dépassant la prévision du Rapport sur la politique monétaire publié par la Banque en janvier ». L’inflation est tirée par la hausse des prix de l’énergie et des aliments, ainsi que les perturbations de l’approvisionnement conjuguées à la forte demande mondiale et intérieure
  • Les mesures de l’inflation fondamentale ont toutes augmenté, puisque les pressions sur les prix « se généralisent »
  • La Banque s’attend maintenant à ce que l’inflation mesurée par l’IPC atteigne presque 6 % en moyenne durant la première moitié de 2022 et reste bien au-dessus de la fourchette de maîtrise de l’inflation tout au long de l’année. Elle devrait ensuite baisser pour s’établir « à environ 2½ % au deuxième semestre de 2023 et retourner à la cible de 2 % en 2024 »
  • Il y a un risque croissant que les attentes relativement à une inflation élevée s’enracinent
  • La Banque utilisera ses outils de politique monétaire pour ramener l’inflation à la cible et garder les attentes d’inflation bien ancrées

L’économie mondiale

  • La guerre en Ukraine perturbe la reprise mondiale, alors que la plupart des économies se relèvent à peine de l’impact du variant omicron de la COVID-19
  • Les pays européens sont plus directement touchés par les « effets sur la confiance » et les bouleversements de l’offre découlant du conflit
  • L’économie chinoise fait face à de nouvelles éclosions du virus et à une correction en cours du marché de l’immobilier
  • Aux États-Unis, la demande intérieure reste « très forte » et la Réserve fédérale américaine a clairement indiqué sa ferme intention d’utiliser ses outils de politique monétaire pour maîtriser l’inflation
  • Avec la réduction des mesures de relance, la croissance aux États-Unis devrait se modérer pour s’établir à un rythme « plus conforme à celui de la croissance potentielle »
  • Les conditions financières mondiales se sont resserrées et la volatilité a augmenté. La Banque prévoit maintenant une croissance mondiale d’environ 3,5 % cette année, 2,5 % en 2023 et 3,25 % en 2024

Perspectives…

La Banque prévoit que la croissance de l’économie canadienne atteindra 4,25 % cette année, avant de se modérer pour s’établir à 3,25 % en 2023 et à 2,25 % en 2024. La Banque estime que « [l]es robustes investissements des entreprises, la croissance de la productivité du travail et la hausse de l’immigration » vont faire augmenter la capacité de production de l’économie, alors que les taux d’intérêt plus élevés « devraient modérer la croissance de la demande intérieure ». Étant donné que la Banque met fin à l’assouplissement quantitatif, on peut s’attendre à ce que la taille de son bilan s’estompe au fil du temps.

L’année en cours nous réserve-t-elle d’autres hausses de taux d’intérêt?

Le dernier mot sur ce sujet revient au Conseil de direction de la Banque : « Puisque l’économie entre dans une phase de demande excédentaire et que l’inflation demeure bien au-dessus de la cible, le Conseil de direction juge que les taux d’intérêt devront encore augmenter. »

Le moment et le rythme des hausses subséquentes du taux directeur seront guidés par l’évaluation continue que fait la Banque de l’économie et par son engagement à atteindre la cible d’inflation de 2 %.

La prochaine déclaration politique de la Banque est prévue le 1er juin 2022. Nous ferons une mise à jour à la suite de cette annonce et, comme toujours, vous trouverez d’autres renseignements importants concernant les marchés de capitaux à la page Ressources de ce site Web.