L’éventualité d’une hausse imminente des taux par la Banque du Canada retient de plus en plus l’attention. Les marchés évaluent maintenant à environ 60 % la probabilité que les taux augmentent d’ici la fin du mois. La prochaine rencontre de la Banque du Canada aura lieu le 12 juillet.
Les dernières données sur le produit intérieur brut du Canada ne donnent à la Banque aucune raison de retarder la hausse de taux dont elle rêve depuis longtemps. Le PIB a progressé de 0,2 % en avril. Cela correspond aux prévisions et marque un sixième mois consécutif de croissance. L’économie a progressé de 3,3 % au cours des douze derniers mois.
Quatorze secteurs sur vingt ont fait des gains en avril. Cette croissance diversifiée a de quoi rassurer la Banque du Canada, dans un contexte où le secteur de l’énergie stagne, les prix du pétrole traînant sous la barre des 50 $ le baril.
On se réjouit aussi de voir se calmer le marché de l’habitation, même s’il ne s’agit que d’une anomalie statistique entraînée par un ralentissement dans la région du Grand Toronto. Les effets réels et durables des mesures prises par le gouvernement de l’Ontario en vue de calmer les marchés restent encore à venir.
L’inflation reste problématique. Elle est bien en dessous de la cible de 2 % établie par la Banque du Canada et elle va en diminuant. Elle fléchit également aux États-Unis. C’est un indicateur de la situation économique chez nos voisins du Sud qui est souvent considéré comme un indice à long terme de ce qui nous attend au Canada. Le gouverneur de la Banque du Canada, Steven Poloz, et ses sous-gouverneurs minimisent toutefois les répercussions de l’inflation et de la croissance anémique des salaires, et les considèrent comme des indicateurs tardifs de la morosité antérieure de l’économie.