C’est enfin chose faite. Après sept années d’indices, d’espoirs, de cajoleries et d’avertissements – voire de menaces –, la Banque du Canada a haussé son taux d’intérêt à un jour.
En effet, le taux directeur a été majoré d’un quart de point et s’établit désormais à 0,75 %.
Bon nombre d’observateurs du marché soutiennent qu’il s’agit du début d’une tendance à long terme et que la banque centrale procédera progressivement à d’autres hausses marginales tant que l’économie continuera d’afficher une croissance vigoureuse.
La prochaine date d’établissement des taux est fixée au 6 septembre, mais la plupart des observateurs ne s’attendent à aucune autre hausse avant la réunion d’octobre. À l’heure actuelle, la probabilité est en faveur d’une autre hausse, probablement de 25 points de base une fois de plus. Bien que cela équivaille à une majoration de 100 % du taux de la BdC en seulement quatre mois, c’est moins que la hausse de 1,0 % que les économistes des grandes banques considèrent comme le seuil auquel les consommateurs commenceront à modifier leurs habitudes d’emprunt, notamment en matière d’hypothèques.
Il est beaucoup plus probable que les changements aux règles hypothécaires envisagés par l’organisme de réglementation fédéral des banques, le Bureau du surintendant des institutions financières (« BSIF »), aient une incidence beaucoup plus marquée sur le marché hypothécaire à court terme. Le BSIF veut resserrer les exigences applicables aux prêts hypothécaires non assurés en imposant une simulation de crise plus onéreuse aux acheteurs, entre autres mesures.
L’organisme de réglementation propose un taux de référence égal au taux figurant au contrat majoré de 2,0 %. Près de la moitié de tous les prêts hypothécaires souscrits au Canada sont aujourd’hui non assurés et les institutions financières régies par le BSIF détiennent environ le tiers de ce total. Selon une estimation, la croissance du nombre de nouveaux prêts hypothécaires émis pourrait être réduite de 1,0 % pour s’établir à environ 4,5 %.