Des observateurs du marché ont l’œil rivé sur les surprenantes données relatives aux ventes conclues en mai, notamment dans les marchés de Toronto et de Montréal. Bien que le marché torontois tourne au ralenti depuis l’entrée en vigueur des mesures édictées par le gouvernement de l’Ontario pour tenter de refroidir le marché, Montréal a enregistré un mois hors de l’ordinaire. Par ailleurs, l’Organisation de coopération et de développement économiques a ajouté sa voix à l’appel international lancé pour intensifier les mesures de refroidissement des marchés en ébullition au Canada.
L’OCDE se montre plutôt optimiste quant à l’économie canadienne, son estimation de croissance étant supérieure aux prévisions de la Banque du Canada. Ce groupe de réflexion basé à Paris s’attend à ce que la banque centrale dispose d’une marge de manœuvre suffisante pour hausser les taux d’intérêt d’ici la fin de l’année. Bien qu’elle revendique dans son rapport une intervention plus musclée pour éviter un « déclin désordonné », l’OCDE prévoit aussi qu’une hausse des taux d’intérêt contribue à refroidir les marchés.
Il n’est toutefois pas évident à comprendre pourquoi l’OCDE perçoit la croissance des marchés canadiens si positivement étant donné que l’organisation reconnaît du même coup que la croissance est alimentée par le marché du logement, les dépenses de consommation et l’endettement. Tout cela ralentira une fois que les taux d’intérêt auront être haussés.
L’OCDE peut avoir donné un coup de main à l’industrie du logement en critiquant l’intention du gouvernement de l’Ontario d’élargir les mesures de contrôle des loyers. Le rapport fait valoir que ces mesures pourraient étouffer la construction de nouvelles unités d’habitation locatives. Une faible offre d’unités locatives aurait pour effet de hausser les coûts et de nuire à la mobilité de la main-d’œuvre, selon l’OCDE. Bien entendu, une telle situation ferait mal aux personnes que les mesures sont censées aider, en l’occurrence les ménages à faible revenu et les jeunes.