La résilience de l’économie canadienne ne semble plus infaillible. Les statistiques sur l’emploi pour novembre ont pris tout le monde de court en révélant la perte de plus de 71 000 emplois. Le taux de chômage a bondi de 0,4 point de pourcentage pour s’établir à 5,9 %. Il s’agit de la plus forte hausse mensuelle depuis 2009.
Il s’agit de la deuxième baisse mensuelle consécutive. En octobre, l’économie a perdu 1 800 postes. Les pertes encaissées en novembre sont particulièrement lourdes étant donné que les analystes avaient plutôt prédit la création de 10 000 emplois pendant le mois.
Alors que la baisse retient l’attention des observateurs du marché, il est peu probable qu’elle mène à d’importants changements de politique à la Banque du Canada. Une forte baisse ne dessine pas une tendance et la Banque semble axer son attention sur l’inflation avant tout autre facteur. La banque centrale a clairement indiqué qu’elle n’est pas pressée à ajuster son taux d’intérêt de référence, surtout si cela veut dire l’ajuster à la baisse.
Il y a deux autres facteurs qui tendront à garder la Banque sur la touche, potentiellement jusqu’au milieu de 2020 : le nouveau gouvernement libéral à Ottawa devra probablement déposer un nouveau budget au cours du premier trimestre de 2020 et le gouverneur Stephen Poloz a annoncé qu’il ne sollicitera pas un nouveau mandat et qu’il quittera ses fonctions en juin prochain.
Poloz a souvent cité des préoccupations relatives à l’endettement des consommateurs et des craintes suscitées par un marché du logement surchauffé parmi les principales raisons du maintien du statu quo en matière des taux d’intérêt. Il est peu probable que cela change au cours de ses six derniers mois en poste.