La Banque du Canada signale clairement son intention de relever les taux d’intérêt dès le milieu de l’an prochain. De nombreux observateurs du marché prévoient donc une augmentation des achats et des prix immobiliers au cours des prochains mois. Les analystes s’attendent à ce que les acheteurs de maisons se bousculent pour tenter de conclure leur transaction avant la hausse des taux.
Toutefois, dans un récent rapport, Moody’s Analytics plaide en faveur d’une stabilisation et d’un ralentissement de la croissance des prix, en se fondant principalement sur la prémisse que l’offre et la demande vont s’équilibrer.
Le rapport cite des données de l’Association canadienne de l’immeuble (ACI) qui montrent que les ventes de maisons existantes ont diminué pour un cinquième mois consécutif en août. S’établissant à 587 000 unités annualisées, les ventes sont en baisse de 27,5 % par rapport au sommet atteint en mars. L’ACI prévoit aussi un ralentissement de la croissance des prix. En effet, l’association s’attend à ce que les prix augmentent de 5,6 % en 2022, ce qui représente un recul marqué par rapport à la hausse de près de 20 % prévue cette année.
Moody’s souligne la baisse des mises en chantier et la contraction de la valeur des permis de construire délivrés comme autant d’autres signes que le marché se calme. Ces deux mesures restent néanmoins élevées par rapport aux niveaux prépandémie. De plus, la pandémie a entraîné un ralentissement des achèvements de maisons, ce qui a contribué à des pénuries du côté de l’offre. Au fur et à mesure que la construction de ces maisons sera achevée et que ces maisons seront mises en vente sur le marché, au cours de l’année prochaine, la pénurie devrait commencer à se résorber. Moody’s estime également que la poussée de la demande attribuable à la pandémie a largement disparu. De plus, Moody’s prévoit que les hausses de taux d’intérêt prévues par la Banque du Canada entraîneront une quasi-stagnation de l’augmentation des prix des maisons en 2022 et 2023.
Selon son rapport, la croissance des prix devrait reprendre d’ici la fin 2023, car la croissance démographique, l’immigration et « un marché du travail presque rétabli redynamisent la croissance des revenus et des salaires ».