Tout en prévoyant un effondrement des prix de l’immobilier pouvant atteindre 19 % au cours des 12 prochains mois, la Société canadienne d’hypothèques et de logement resserre ses règles d’assurance hypothécaire.
À compter du 1er juillet, les demandeurs devront montrer une meilleure cote de crédit , un taux d’endettement moins élevé et plus d’argent sonnant dès le départ. Cela pourrait être considéré comme un effort pour étouffer toute croissance de la demande déclenchée par une meilleure abordabilité.
La SCHL fait passer sa cote de crédit de 600 à 680. Afin de réduire la pratique consistant à emprunter de l’argent pour la mise de fonds, l’organisme ne traitera plus les prêts personnels non garantis et les lignes de crédit non garanties comme des sources de capitaux propres aux fins de l’assurance hypothécaire. Le ratio maximal du service de la dette brute (SDB) est ramené de 39 % à 35 %, tandis que le ratio maximal du service de la dette totale (SDT) passe de 44 % à 42 %.
La réduction des niveaux de service de la dette est considérée comme la mesure ayant l’impact le plus important sur les acheteurs de maisons. Selon certains calculs, un ménage ayant un revenu de 100 000 $ et une mise de fonds de 10 % pourrait perdre jusqu’à 12 % en pouvoir d’achat.
Le chef de la SCHL, Evan Siddall, n’a jamais caché ses inquiétudes relatives à « la demande excessive [en logements] et la croissance insoutenable des prix des logements ».
« La COVID-19 a exposé des vulnérabilités de longue date sur nos marchés financiers, et nous devons agir maintenant pour protéger l’avenir économique des Canadiens », a déclaré Siddall dans un communiqué de presse.
« Ces mesures protégeront les acheteurs de logements, réduiront les risques pour le gouvernement et les contribuables et favoriseront la stabilité des marchés de l’habitation », a-t-il ajouté.
De nombreux observateurs du marché jugent ces mesures excessives et estiment que les prévisions de la SCHL sont indûment pessimistes. Ils craignent que les nouvelles règles ébranlent la confiance des acheteurs et des vendeurs, meurtrissent la psychologie du marché et nuisent aux perspectives à court terme du marché de l’habitation.
La SCHL a décidé de laisser le montant minimal de la mise de fonds à 5 %, ce qui devrait maintenir le bassin d’acheteurs potentiels à peu près au même niveau.