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Commentaire sur le marché des hypothèques résidentielles, semaine du 7 septembre 2021

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Maintenant que la campagne électorale fédérale en est à sa deuxième moitié, tous les grands partis ont présenté leur politique en matière de logement. La plupart de ces politiques se concentrent sur la construction de logements plus abordables et proposent des mesures pour faciliter l’accession à la propriété. À cette fin, les libéraux s’attaquent à un des aspects les plus ennuyeux (et certains diraient même douteux) du processus : les enchères à l’aveugle.

Les enchères à l’aveugle empêchent les acheteurs potentiels de savoir quelles sont les autres offres faites sur une propriété. Les libéraux affirment que « cela finit par faire grimper les prix des maisons ». Mais, est-ce que le fait de mettre fin aux enchères à l’aveugle fera une différence? La CBC a vérifié auprès de quelques économistes spécialisés en immobilier et ils ont des doutes.

William Strange, de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto, affirme que cette idée n’est pas soutenue par des données économiques.  Il affirme que les enchères à l’aveugle sont souvent utilisées en dehors du secteur immobilier, par exemple dans les marchés publics commerciaux, et que nous ne verrions pas différents types de ventes aux enchères si les enchères à l’aveugle profitaient toujours au vendeur.

Les économistes qui étudient les enchères mettent en avant un concept largement accepté, celui de l’« équivalence de revenu ». C’est l’idée que les différents types d’enchères ne produisent pas des prix de vente radicalement différents, pourvu que certaines conditions soient remplies.

William Wheaton, professeur au MIT, qualifie la proposition libérale de « douteuse ». Il a déclaré au radiodiffuseur que les économistes tendent à voir les enchères à l’aveugle d’un bon oeil, car ces enchères sont plus susceptibles de refléter la valeur exacte d’un bien aux yeux de l’enchérisseur. M. Wheaton ajoute que, dans les enchères ouvertes, les enchérisseurs peuvent souvent être incités à surenchérir simplement parce que quelqu’un d’autre le fait.

« Les guerres d’enchères sont un symptôme d’un marché extrêmement favorable aux vendeurs, elles n’en sont pas la cause », affirme Leo Spalteholz, agent immobilier, analyste et propriétaire de househuntvictoria.ca. 

M. Spalteholz a déclaré à la CBC qu’il ne pensait pas que la fin des enchères à l’aveugle aurait une incidence sur les prix de l’immobilier. Il cite en exemple les ventes aux enchères ouvertes et le marché immobilier dynamique de l’Australie.

Il est toutefois d’accord avec l’interdiction des enchères à l’aveugle.

« Dans le cas d’enchères à l’aveugle, il arrive qu’une offre dépasse de plusieurs dizaines, voire de centaines, de milliers de dollars la deuxième offre la plus élevée, ce qui est nettement irrationnel. Mettre fin à cette pratique permettrait de protéger les acheteurs malchanceux ou mal conseillés », a-t-il affirmé.