Les observateurs du marché ont reçu un des signaux les plus forts à ce jour que les taux d’intérêt ne sont pas près de fluctuer – à la hausse ou à la baisse.
En effet, la Réserve fédérale américaine opte pour le statu quo en ce qui concerne son taux directeur, qu’elle maintient dans la plage de 2,25 % à 2,50 %. Aussi, la banque centrale a clairement laissé savoir (ou, du moins, aussi clairement qu’une banque centrale peut le faire) qu’elle n’a aucune intention de faire varier les taux vu la conjoncture actuelle de l’économie américaine.
Contrairement au Canada, aux États-Unis, la principale pierre d’achoppement est l’inflation. L’économie canadienne enregistre une faible croissance. La Banque du Canada en jette le blâme sur les faibles cours du pétrole ainsi que le resserrement des investissements des entreprises en raison d’incertitudes liées au commerce mondial. Aux États-Unis, l’économie s’est débarrassée du marasme qui s’était installé à la fin de l’année dernière. Le PIB a crû de 3,2 % au cours du premier trimestre de 2019 et le chômage est à son plus bas niveau historique. Toutefois, l’inflation s’établit à seulement 1,5 %, tandis que la Fed a fixé la cible à 2,0 %.
La faible inflation est perçue comme un problème, car elle tend à limiter les dépenses de consommation – le principal moteur de l’économie américaine.
La décision de la Réserve fédérale est sans appel : un vote de 10 contre 0 en faveur du maintien du statu quo, et ce, nonobstant l’intimidation politique du président des États-Unis, Donald Trump. Ce dernier réclame une baisse de taux de 1,0 % et la reprise de l’assouplissement quantitatif, soit le programme d’urgence d’achat d’obligations.