La Banque du Canada a un nouveau gouverneur. Et on pourrait dire que tout ce qui est ancien redevient nouveau.
L’actuel gouverneur, Stephen Poloz, quittera son poste comme prévu au début du mois de juin. Il sera remplacé par Tiff Macklem, un habitué de la banque centrale.
M. Macklem est l’actuel doyen de l’École de gestion Rotman de l’Université de Toronto, mais il a une longue feuille de route à la Banque du Canada et a occupé le poste de premier sous-gouverneur sous Mark Carney. Il a également été adjoint au ministre des Finances Jim Flaherty et a aidé le Canada à traverser l’effondrement financier mondial et la grande récession ayant suivi.
L’expérience acquise par M. Macklem durant cette crise semble avoir été un facteur clé dans la décision de sa nomination, maintenant que le Canada fait face aux impacts économiques de la pandémie du coronavirus.
M. Macklem et la Banque du Canada sont dans une situation difficile. Ils n’ont plus de marge de manœuvre pour baisser les taux d’intérêt et dépensent des milliards de dollars chaque semaine sur l’achat d’obligations gouvernementales. M. Macklem a déjà exprimé sa réticence à faire plonger les taux d’intérêt en terrain négatif, qualifiant un tel scénario de « nouvelle source de perturbation » pour un système financier déjà perturbé.
Vu la feuille de route de M. Macklem, nous pouvons nous attendre à un gouverneur plus conservateur du genre de Mark Carney. (Stephen Poloz s’est avéré beaucoup plus proactif que nombre de ses prédécesseurs.) À l’instar de la dernière crise, la Banque pourrait contribuer à calmer les marchés et les investisseurs en leur fournissant des indications plus prospectives. Et il est peu probable que M. Macklem veuille modifier la cible d’inflation de 2 % fixée par la Banque, car il avait contribué à l’établissement de cette cible en 1991.