Une fois de plus, la Banque du Canada a décidé de maintenir son taux directeur à 0,25 %. Toutefois, elle n’est plus sur la ligne de touche.
Les attentes d’une hausse des taux étaient élevées en attente de l’annonce du 26 janvier. Les appels à une hausse ont été forts, l’inflation ayant atteint un sommet générationnel. Les entreprises et les consommateurs font pression pour la prise de mesures qui permettraient de maîtriser la situation.
La Banque semble toutefois avoir opté pour un compromis. Elle maintient le taux à son creux historique, alors que la rhétorique s’est beaucoup durcie. Le gouverneur de la Banque du Canada, Tiff Macklem, a fait sa déclaration la plus directe à ce jour sur la question.
« [...] les Canadiens peuvent être assurés que nous ferons appel à nos outils de politique monétaire pour maîtriser l’inflation », a affirmé M. Macklem lors de l’annonce de janvier. « [...] les Canadiens doivent s’attendre à ce qu’ils [les taux d’intérêt] suivent une trajectoire à la hausse. »
Le réputé économiste bancaire Benjamin Tal parle d’une « affaire de relations publiques ».
Dans le cadre d’une entrevue accordée à Mortgage Broker News, M. Tal a expliqué qu’il y a deux forces qui s’opposent : l’une de ces forces souhaite maintenir la crédibilité de la Banque du Canada. En même temps, selon M. Tal, personne ne veut être considéré comme insensible à la souffrance des gens pendant la vague Omicron. Quelle est alors la solution? « En gros, vous augmentez les taux sans les augmenter », ajoute M. Tal.
Le célèbre expert financier américain John Mauldin a qualifié cette tactique de « parler fort tout en se traînant les pieds ».
La COVID-19 demeure la variable clé qui dicte le travail de planification de la Banque du Canada. Toutefois, il semble maintenant de plus en plus probable que la Banque se reprenne et sorte des sentiers battus en décrétant une hausse des taux lors de sa prochaine annonce prévue le 2 mars prochain.