Comme c’était prévu, la Banque du Canada a encore une fois décidé de rester sur la touche quant à sa politique de taux d’intérêt. Cependant, cette fois-ci, les banquiers centraux semblent s’être résolument préparés à vivre une période d’inactivité prolongée.
La banque centrale a annoncé la semaine dernière qu’elle maintenait maintenu son taux de référence inchangé, à 1,75 %. Plus important encore, la Banque a légèrement modifié le libellé de son Rapport sur la politique monétaire, mais le message envoyé a fait bien des vagues. Dans son libellé, la banque supprime toute référence à la nécessité de futures hausses de taux d’intérêt, ce qui indique qu’elle adopte une approche « attendre voir » à la situation allant de l’avant. De nombreux observateurs du marché ne s’attendent à aucune hausse (ou baisse) de taux avant le début de 2020 au plus tôt.
Donc, que faudrait-il pour que la Banque du Canada revienne dans le jeu? Bien, il faudrait que ce soit quelque chose de draconien, comme une hausse soudaine de l’inflation ou encore une baisse rapide de l’emploi.
Dans l’immédiat, toutefois, la Banque se trouve en quelque sorte coincée. L’inflation montre des signes d’augmentation, mais ces signes ne sont pas suffisants pour justifier une intervention sur le plan des taux d’intérêt. L’endettement des ménages canadiens s’approche à nouveau de niveaux records et des taux d’intérêt plus élevés ne feraient qu’aggraver le problème.
La BdC doit porter attention à ce que fait la Réserve fédérale américaine et, jusqu’à nouvel ordre, il y a peu d’appétit politique pour des hausses de taux aux États-Unis. Aussi, le cycle électoral débutera sous peu à la fois aux États-Unis et au Canada et les banques centrales sont habituellement réticentes à poser des gestes qui pourraient être perçus comme conférant un avantage à l’un ou l’autre des partis pendant une campagne électorale.