L’économie canadienne a franchi un nouveau jalon important. La dette garantie par des biens immobiliers est pratiquement égale au PIB du pays.
Selon Statistique Canada, à la fin d’avril, la combinaison prêts hypothécaires et marges de crédit hypothécaires représentait une dette totale de 1,96 billion de dollars. En mars, le PIB se chiffrait à 1,98 billion de dollars.
L’agence de surveillance du crédit Equifax rapporte que la dette totale des consommateurs s’élevait à 2,08 billions de dollars à la fin du premier trimestre de l’année en cours. Equifax affirme que ce montant est constitué principalement de dette hypothécaire. L’agence indique que le nombre de nouveaux prêts hypothécaires au Canada a bondi de 41 % au premier trimestre par rapport à la même période de l’année précédente.
La Banque du Canada a prévenu que l’endettement élevé des ménages et le déséquilibre qui règne dans le marché du logement rendent l’économie canadienne très vulnérable.
L’économiste bien connu Benjamin Tal a récemment fait valoir que l’économie canadienne – et en particulier le marché du logement – est désormais très sensible aux hausses de taux d’intérêt. Selon Tal, même une petite augmentation, d’à peine 1,5 point de pourcentage, suffirait à modérer la croissance des prix des maisons, ce qu’il a qualifié de « très bonne chose ».
Tal prévient également que, si la Banque du Canada tarde à hausser les taux d’intérêt pour freiner l’inflation, elle pourrait être obligée d’accélérer les hausses, ce qui aurait un impact négatif sur le logement.
Il y a aussi la crainte constante que des taux plus élevés obligent les ménages à consacrer une plus grande part de leurs revenus à leurs paiements hypothécaires et, donc, à couper d’autres achats. Cela pourrait ralentir la reprise postpandémique sur laquelle nous misons tous.