Presque tout le monde s’attendait à ce que la Banque du Canada annonce cette semaine une augmentation du taux d’intérêt, probablement de 0,25 % mais peut-être même de 0,50 %.
Puis, la Russie a envahi l’Ukraine.
Et les marchés ont été plongés dans un état de crise. Ils ont piqué du nez. Heureusement, le plongeon a été de courte durée. À la fin de la journée, les marchés étaient de nouveau dans le vert.
L’économie canadienne est plutôt faiblement exposée à la Russie et à l’Ukraine. Le Canada affiche des importations de la Russie totalisant 1,2 milliard de dollars en 2020; la Russie a importé à peu près la même valeur du Canada. C’est moins que la valeur du trafic commercial qui traverse le pont Ambassador chaque semaine.
Le facteur clé du conflit, pour le Canada, sera probablement le prix du pétrole, qui a dépassé les 100 $ le baril. La hausse des prix du pétrole et des carburants a été le principal moteur de l’inflation ici, et l’inflation est la principale préoccupation de la Banque du Canada. L’inflation atteint actuellement 5,1 %, un niveau sans précédent depuis 30 ans, et la banque centrale est assujettie à une pression croissante pour la maîtriser.
Le pétrole est également une composante importante de l’économie des ressources du Canada. La hausse des prix entraînera probablement une augmentation de la production. Tout embargo sur le pétrole russe créera une demande pour le pétrole canadien. Cela aurait pour effet de peser davantage sur la reprise économique du Canada, qui est solide, mais entravée par des pénuries de main-d’œuvre liées à la pandémie et des problèmes de chaîne d’approvisionnement qui, là encore, accentuent les pressions inflationnistes.
La guerre crée néanmoins de l’incertitude, et l’incertitude incite les banquiers centraux à la prudence. Une récente enquête menée par Reuters auprès de 25 économistes suggère que la Banque du Canada ira de l’avant avec une hausse de taux d’un quart de point cette semaine.