La montée de l’inflation ici au Canada et aux États-Unis accentue la spéculation des banques centrales qui s’attendent à une hausse des taux d’intérêt plus tôt que prévu.
Selon le dernier rapport de Statistique Canada, l’inflation a atteint un taux annualisé de 3,6 % en mai, ce qui est bien supérieur à l’objectif de 2 % de la Banque du Canada. Aux États-Unis, l’inflation de base mesurée sur douze mois a augmenté de 4,5 % en juin, soit la plus forte hausse depuis septembre 1991. Cependant, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine croient que les augmentations sont « transitoires » et qu’elles sont le résultat de la reprise économique due au ralentissement de la pandémie.
La Banque du Canada fonde sa déclaration sur ce qu’elle appelle la « normalisation » des prix, lesquels ont chuté au début de la pandémie (p. ex., le prix de l’essence) et les contraintes temporaires liées à la production et au transport qui ont empêché l’offre de suivre la demande. Néanmoins, de nombreux observateurs du marché prévoient que la Banque devra augmenter ses taux pour freiner l’inflation.
Dans son dernier rapport, la Banque maintient toutefois qu’il n’y aura pas d’augmentation avant le deuxième semestre de 2022. Un élément important de cette prévision est que la banque centrale s’attend à ce que la reprise au Canada reprenne de la vigueur à mesure que les États-Unis se redressent et que les exportations vers nos voisins du Sud augmentent. Cela dit, une augmentation des taux d’intérêt entraînerait probablement une augmentation de la valeur du dollar canadien. Les exportations seraient alors moins attrayantes, à moins que la Réserve fédérale n’augmente les taux en conséquence. Cette dernière a déclaré qu’elle ne prévoit aucune augmentation avant 2023, ou même avant le premier trimestre de 2024.
Pour l’instant, les deux banques centrales semblent se contenter d’une inflation galopante, alors que le reste de l’économie se porte bien.