La Banque du Canada a envoyé deux signaux clairs indiquant que la situation s’améliore plus rapidement que prévu.
Dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire, la Banque a annoncé qu’elle prévoit d’atteindre sa cible d’inflation au cours de la deuxième moitié de 2022 plutôt que seulement en 2023. Elle a également réduit son programme d’achat d’obligations de 4 milliards de dollars par semaine à 3 milliards de dollars par semaine.
Toute personne ayant souscrit un prêt hypothécaire à taux variable ou d’une ligne de crédit prendra note du premier signal. Le deuxième signal – le retrait de l’assouplissement quantitatif – est plus lourd de sens à long terme. La Banque achète ces obligations dans le but de maintenir les taux à long terme à des niveaux plus bas. De nombreux observateurs du marché voient dans cette réduction [d’achat d’obligations] un signe fort de l’annonce prochaine d’une hausse des taux d’intérêt.
Le gouverneur de la BdC, Tiff Macklem, n’a pas voulu donner de précisions lorsqu’on lui a demandé à quel moment des hausses de taux seraient annoncées. Il a expliqué que l’incertitude demeure et que la Banque se fiera à l’évolution des conditions économiques dans sa prise de décisions.
Le logement reste un moteur essentiel à ce stade de la reprise économique en pleine pandémie. Le nombre de mises en chantier a atteint un sommet en mars. En effet, les mises en chantier ont augmenté de près de 22 % par rapport à février, pour un rythme annualisé de plus de 335 000 unités.
Bien que la Banque estime que la hausse des prix des logements est « justifiée par les facteurs fondamentaux [de l’économie] », elle estime qu’il existe « des signes d’anticipations extrapolatives et de comportements spéculatifs ».
« Étant donné les niveaux élevés d’endettement des ménages et les risques que ceux-ci s’endettent au-delà de leur capacité de payer en raison de la hausse des prix des logements, nous accueillons favorablement la récente proposition [...]. Celle-ci vise à instaurer un taux plancher fixe pour le taux admissible applicable aux prêts hypothécaires non assurés. Les nouvelles mesures prévues dans le budget fédéral qui vient d’être déposé seront aussi très utiles. Nous examinons de très près l’évolution du marché du logement [...] », d’affirmer Macklem.