Dans sa plus récente revue des menaces qui pèsent sur le système financier du pays, la Banque du Canada place l’endettement des ménages et les déséquilibres des marchés immobiliers en tête de liste.
Selon la Banque, ces problèmes n’ont rien de nouveau, mais ils se sont intensifiés pendant la pandémie. L’endettement des consommateurs a en fait diminué au cours des quelque douze derniers mois, mais la hausse du niveau d’endettement hypothécaire a plus que compensé cette baisse. À la fin de l’année dernière, Statistique Canada a indiqué que le ratio d’endettement des ménages s’élevait à 170,7. Autrement dit, les ménages devaient 1,71 $ pour chaque dollar de revenu disponible.
Le boom immobilier a soutenu l’ensemble de l’économie à court terme, mais, en contrepartie, il rend l’économie et le système financier plus vulnérables. La Banque s’inquiète également de la baisse de qualité des emprunts hypothécaires depuis le début de la pandémie.
La principale préoccupation est que tout choc économique important entraînant des pertes d’emplois, des baisses de revenus ou de fortes réductions des prix de l’immobilier obligerait les ménages déjà « sollicités à l’excès » à réduire d’autres dépenses afin de pouvoir faire leurs paiements hypothécaires. Cela aurait pour effet de freiner l’économie dans son ensemble et pourrait exercer de fortes pressions sur le système financier.
Cependant, ce n’est pas parce que la banque centrale dit qu’il pourrait y avoir un problème qu’il y en aura nécessairement un. Un certain nombre d’observateurs du marché considèrent que la Banque utilise sa revue annuelle du système financier comme une tribune pour tenter d’atténuer les attentes exubérantes du marché – lesquelles attentes pourraient entraîner des problèmes.
Parmi les autres préoccupations majeures figurent la cybersécurité, une trop grande dépendance à l’égard du crédit bon marché et la possibilité d’un retrait prématuré de l’aide aux entreprises en cas de pandémie.