La prochaine date d’établissement des taux par la Banque du Canada est fixée au 6 mars, mais les observateurs du marché ne s’attendent à aucun changement.
Le gouverneur Stephen Poloz a livré sa plus récente allocution devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain sur un ton plutôt conciliant. Poloz a qualifié l’actuel taux directeur de la Banque, fixé à 1,75 %, de stimulant, car il demeure inférieur au taux d’inflation qui oscille actuellement autour de 2,0 %. Et Poloz a ajouté que hausser le taux jusqu’à la plage neutre d’entre 2,5 % et 3,5 % demeure « très incertain ».
Un taux neutre est en un qui ni stimule ni contraint l’économie.
La banque centrale demeure préoccupée par des incertitudes incluant les effets qu’auraient des taux d’intérêt plus élevés sur les Canadiens lourdement endettés, le resserrement des règles d’assurance hypothécaire, les investissements d’affaires dans l’actuelle conjoncture économique mondiale et l’actuelle baisse inattendue du cours du pétrole.
« Nous demeurerons décidément dépendants des données à mesure que la situation évolue ici au pays et à l’étranger », a affirmé Poloz.
L’amélioration de l’économie canadienne a permis à la BdC de décréter cinq hausses de taux depuis le milieu de 2017, mais la situation est au beau fixe depuis octobre dernier.
Nombre d’analystes s’attendent maintenant à un maximum de deux hausses d’un quart de point de pourcentage chacune en 2019, plus tard dans l’année. La Banque n’a aucune raison économique convaincante qui l’incite à hausser les taux dans l’immédiat et le prochain budget fédéral sera déposé le 19 mars, soit moins de deux semaines après la prochaine date d’établissement de taux. Juste cela est assez pour expliquer le maintien du statu quo par la BdC.
La campagne qui mènera à l’élection fédérale du 21 octobre est un autre facteur qui imposera une certaine retenue à la banque.