Les plus récentes données économiques sembleraient accorder à la Banque du Canada la justification dont elle a besoin pour maintenir les taux d’intérêt au beau fixe.
En mai, l’inflation de base s’est établie à 2,1 %. C’est son taux le plus élevé depuis 2012. La banque centrale préfère utiliser l’inflation de base, dont le taux fait abstraction de produits volatils comme les aliments et les carburants, deux catégories de produits ayant fortement influencé l’inflation en mai.
Les chiffres relatifs aux ventes de détail au Canada sont généralement perçus comme positifs. Bien que l’augmentation d’à peine 0,1 % en avril soit pratiquement nulle, les données sous-jacentes démontrent que 7 des 11 secteurs ont enregistré des hausses. Les grands perdants sont les entreprises ayant fait les frais des intempéries du printemps.
Encore une fois, un nombre record d’emplois ont été créés en mai, soit près de 28 000, ce qui a fait chuter le taux de chômage à 5,4 % – son plus bas niveau en 43 ans.
À l’heure actuelle, la grande incertitude concerne les États-Unis, où il y a un consensus croissant que la Réserve fédéral se prépare à baisser les taux d’intérêt. La banque centrale américaine a laissé son taux inchangé la semaine dernière et des données provenant de ses gouverneurs suggèrent qu’ils n’ont aucun désir de baisser les taux. Cependant, les marchés et les négociateurs de contrats à terme sont convaincus qu’il y aura baisse en juillet. Le président de la Fed, Jerome Powell, n’exclut pas une baisse de taux si elle s’avère nécessaire.
Étant donné la hauteur actuelle des taux – 1,75 % ici et entre 2,25 % et 2,50 % aux États-Unis –, aucune des banques centrales n’a une grande marge de manœuvre pour baisser les taux. Il existe des doutes sérieux quant à la possibilité que de petites baisses de taux symboliques incitent les entreprises ou les consommateurs à dépenser plus ou à s’endetter davantage.