La plus récente décision de la Banque du Canada de maintenir son taux directeur à 1,25 % est sans aucun doute un soulagement pour quiconque a contracté des dettes ou envisage d’en contracter. La plus récente enquête trimestrielle menée par la firme d’insolvabilité MNP suggère que cela est particulièrement vrai pour les 43 % de Canadiens qui affirment se sentir déjà plus serrés financièrement depuis que les taux ont commencé à augmenter. Ce pourcentage est en hausse de 5 % par rapport au 4e trimestre de 2017.
Voici d’autres conclusions de l’enquête menée en ligne : 51 % des répondants sont d’avis que des hausses de taux pourraient nuire à leur capacité de payer leurs dettes; 33 % sont d’avis que des taux plus élevés pourraient les pousser à la faillite; 47 % ne pensent pas être en mesure de payer toutes leurs dépenses au cours des 12 prochains mois sans devoir s’endetter davantage.
Il n’y a probablement rien de surprenant dans le fait qu’une firme d’insolvabilité s’intéresse à l’aspect négatif des hausses de taux d’intérêt, mais certains indices font penser que les grandes banques se prémunissent aussi contre une hausse potentielle des risques de défaillance.
Une des six grandes banques a récemment informé ses clients ayant souscrit une marge de crédit hypothécaire que leur taux serait majoré. Ce qui est plus révélateur encore est la hausse d’un demi-point imposée aux clients ayant une marge de crédit hypothécaire dont le prêt est garanti par une propriété grevée d’une hypothèque d’un autre prêteur. Dans de tels cas, la grande banque serait deuxième en ligne, derrière un concurrent, pour être remboursée si l’emprunteur venait à éprouver des difficultés financières.
Un facteur clé qui influence les décisions prises par la BdC en matière de hausses de taux a plus ou moins joué en mars. L’inflation n’a été que de 0,1 % (taux annualisé de 2,3 %). C’est inférieur à ce qui était attendu, mais néanmoins à l’intérieur de la plage cible de la Banque.