La propagation du coronavirus a infecté des titres et des marchés financiers dans le monde entier.
Mais ce que les marchés et les banquiers essaient vraiment de guérir, c’est la peur. Et le traitement de choix semble être une baisse des taux d’intérêt.
La pression monte sur une Banque du Canada réticente à réduire son taux d’intérêt directeur lors de sa réunion de mercredi, et au moins une fois de plus depuis le début de 2020. Les observateurs du marché ont estimé que la probabilité d’y parvenir est d’environ 2 sur 3. L’annonce par le président de la Réserve fédérale américaine, Jerome Powell, que la banque centrale américaine est prête à réduire à nouveau les taux pour maintenir l’économie en mouvement face au virus, ajoute à la pression.
La Banque du Canada a cependant d’autres facteurs qui pèsent sur elle :
- une faible croissance de 0,03 % du PIB au dernier trimestre de 2019;
- des prix du pétrole en chute libre;
- des blocus ferroviaires ayant entravé la navigation et le transport.
Mais il y a certains problèmes qu’une réduction des taux ne réglera pas. La chute des prix du pétrole est susceptible de constituer un changement économique structurel. Les blocus sont largement considérés comme un problème temporaire, comme le mauvais temps ou une grève, qui s’autocorrigera sans l’intervention de la banque centrale. Et toute action de la Fed américaine sera largement discréditée comme étant simplement « un geste pour donner l’impression qu’elle fait quelque chose ».
Certes, la réduction des taux d’intérêt atténuera probablement les craintes du marché, mais ce ne sera qu’un soulagement temporaire des symptômes.