Le Coronavirus et les préoccupations économiques plus générales dans le monde entier ont poussé la Banque du Canada à réduire son taux d’intérêt de référence de deux fois 50 points de base au cours des deux dernières semaines. Le taux s’établit maintenant à 0,75 %. Et d’autres baisses sont très probables.
La baisse de taux décrétée d’urgence dimanche passé, qui a fait chuter le taux de la Réserve fédérale américaine à pratiquement zéro, est pratiquement une garantie que la Banque du Canada décrète d’autres baisses de taux. Des observateurs du marché prédisent que le taux à un jour chutera à 0,25 % et que cela pourrait se produire n’importe quand.
Ces baisses font partie d’un ensemble plus vaste de mesures destinées à soutenir l’économie au sens large à mesure que la pandémie du Coronavirus se propage. Un des outils qui ne sera pas utilisé, cependant, est un assouplissement de la simulation de crise hypothécaire. Et les réactions sont mitigées quant à ce que tout cela signifie pour le marché du logement.
Voici la réaction la plus prévisible : la situation s’empirera dans les marchés déjà en surchauffe. Des taux d’intérêt plus bas tendent à améliorer l’accessibilité financière et à attirer davantage d’acheteurs dans le marché. Toutefois, étant donné l’offre limitée de logements au pays, il semble certain qu’il y aura une nouvelle accélération des prix.
Commentant la première baisse de 50 points de base décrétée le 4 mars, Phil Soper, PDG du géant de l’immobilier Royal LePage, a spéculé qu’elle pourrait agir comme une « soupape de sécurité » dans des marchés en surchauffe où la demande « refoulée » est élevée. Dans le cadre d’une entrevue accordée au Financial Post, il n’a pas été explicite sur le fonctionnement de cette soupape de sécurité, mais a laissé entendre qu’il pourrait y avoir une augmentation de l’offre de logements.
Le vendredi 13, au moment de l’annonce de la baisse urgente de 50 points de base, le gouverneur de la Banque du Canada, Stephen Poloz, a clairement indiqué que les inquiétudes concernant le Coronavirus avaient carrément pris le dessus sur les préoccupations de la BdC concernant le marché du logement. Cependant, lors de l’annonce de la réduction le 4 mars, M. Poloz a déclaré que cette mesure pourrait contribuer à stabiliser le marché du logement. Il a cité la baisse de confiance des consommateurs à l’égard de l’économie globale comme un facteur qui aurait pu conduire à un effondrement du marché du logement.
Cependant, ces mêmes consommateurs pourraient aussi bien rester à distance. La distanciation sociale, l’auto-isolement et les craintes d’une récession pourraient faire en sorte que des acheteurs mettent leurs projets d’achat en suspens. La chute des marchés boursiers a freiné de nombreuses personnes qui travaillaient pour constituer leur mise de fonds en investissant.
Le déclin potentiel du nombre d’acheteurs et les prévisions d’une récession incitent déjà certains vendeurs à repenser leurs plans. L’absence d’offres multiples et la crainte que la valeur de leur propriété diminue pourraient retarder des projets de vente, voire mener au retrait de propriétés du marché de la revente. Cela aurait pour effet de resserrer l’offre encore plus.