Depuis le début de l’année, une grande partie du discours économique a été centrée sur les taux d’intérêt. Les principales questions ont été les suivantes : quand les taux commenceront-ils à augmenter et de combien? Pour tenter de répondre à ces questions, économistes et analystes surveillent un facteur clé qui oriente la politique de taux d’intérêt : l’inflation.
L’inflation n’est pas un problème en Amérique du Nord depuis près de 40 ans. Cela s’explique en grande partie par le fait qu’après le dernier épisode inflationniste majeur, soit de la fin des années 1970 au milieu des années 1980, les banques centrales du Canada et des États-Unis ont été mandatées pour le maîtriser. À l’époque, le taux de la Banque du Canada dépassait 21 % et les taux hypothécaires étaient plus près des taux d’intérêt des cartes de crédit.
Les taux d’intérêt sont l’outil traditionnellement utilisé pour contrôler l’inflation. Lorsque l’inflation est jugée trop faible et que l’économie cesse de croître, les taux sont réduits pour stimuler la demande et les dépenses. Lorsque l’inflation est trop élevée, les taux sont majorés afin de ralentir le rythme d’expansion de l’économie.
Au cours du dernier mois environ, l’inflation a augmenté au Canada et aux États-Unis. En mars, l’indice des prix à la consommation du Canada a atteint 2,2 % sur une base annualisée. C’est en hausse par rapport à 1,1 % en février. Aux États-Unis, l’IPC d’avril s’est établi à 4,2 %. Cela a suffi à ébranler les marchés boursiers américains, qui ont enregistré de fortes baisses, du moins pendant un jour ou deux.
Mais un mois ne fait pas une tendance et il existe des circonstances atténuantes. Dans les deux pays, les augmentations sont comparées aux baisses provoquées par la pandémie il y a un an. Les rapports correspondants sur l’emploi des deux côtés de la frontière étaient faibles. (Un fort taux d’emploi a tendance à stimuler l’inflation, car plus de gens ont plus d’argent à dépenser.) De plus, la Banque du Canada et la Réserve fédérale américaine s’attendent toutes deux à des poussées d’inflation à mesure que les restrictions imposées par la COVID-19 seront assouplies. Toutes deux ont déclaré qu’elles ne répondraient pas à ces augmentations temporaires.
Les banques centrales s’attendent à une inflation de base soutenue, de l’ordre d’environ 2,0 %. L’indice des prix à la consommation couvre un éventail plus large de produits, y compris des produits volatils comme les denrées alimentaires et les carburants. Ces produits ne sont pas pris en compte dans les calculs de la banque centrale. Les prix des maisons ne font pas non plus partie des calculs, car les maisons sont considérées comme des actifs et non comme des biens de consommation.