L’inflation atteint des sommets générationnels dans ce pays, et c’est une plus grande préoccupation pour les Canadiens que d’éventuelles hausses de taux d’intérêt.
L’inflation globale au Canada – mesurée par l’indice des prix à la consommation – se situe actuellement juste en dessous de 5 %. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis près de 20 ans. Les chiffres les plus récents concernant les États-Unis indiquent que l’inflation y atteint 7 % – du jamais vu en 40 ans.
Selon un sondage Nanos réalisé pour Bloomberg News à la fin du mois dernier, une majorité de Canadiens préféreraient voir la Banque du Canada hausser les taux d’intérêt, afin de freiner la hausse des coûts, plutôt que de laisser l’inflation continuer d’augmenter.
Le sondage a révélé que 87 % des personnes interrogées sont plus préoccupées par le rythme de la hausse des prix que par d’éventuelles hausses des taux d’intérêt. Un total de 10 % des répondants se disent davantage préoccupés par une hausse des coûts d’emprunt.
Étant donné le niveau d’endettement des ménages canadiens, ces résultats peuvent sembler contre-intuitifs. Au total, 51 % des personnes interrogées affirment qu’elles seront probablement confrontées – au minimum – à un certain impact négatif de taux d’intérêt plus élevés.
Cela pourrait s’expliquer par un fossé générationnel que le sondage a mis en lumière.
« Les Canadiens plus jeunes sont beaucoup plus susceptibles de déclarer une sensibilité négative à des taux d’intérêt plus élevés que les personnes d’âge moyen ou les personnes plus âgées », explique Nik Nanos, fondateur de Nanos Research Group.
Les analystes soulignent toutefois que les hausses de taux d’intérêt peuvent freiner les dépenses et réduire la demande de financement, sous la forme, par exemple, de prêts hypothécaires. Cependant, de telles hausses ne résoudront pas les principaux facteurs responsables de l’inflation tels que les contraintes de production et le ralentissement des chaînes d’approvisionnement.