En octobre, tout était « clair comme de l’eau de roche ». Aujourd’hui, selon les prévisions, il est question de turbulences, d’une mer houleuse et de piètre visibilité.
Lorsque la Banque du Canada a haussé son taux directeur à 1,75 %, l’énoncé économique invoquait le plein régime, le plein emploi ainsi que la hausse des salaires et de l’inflation. La Banque et les observateurs du marché étaient confiants que la tendance concernant les taux d’intérêt demeurerait haussière.
Toutefois, ce droit chemin a depuis bifurqué et, en décembre, la BdC n’a pas décrété une nouvelle hausse de taux. Elle a plutôt pris ses distances.
En résumé, ce sont des développements internationaux qui dictent désormais les décisions prises par la banque centrale. L’intensification de différends commerciaux, l’imposition de tarifs obstructifs et la chute des prix du pétrole plombent l’économie canadienne. L’incertitude a incité des entreprises à mettre fin à des investissements, tandis que les projections relatives à la croissance du PIB ont été revues à la baisse.
La Banque n’affirme plus que l’économie tourne à plein régime. Elle se contente désormais de tournures plus vagues et affirme que, selon les indicateurs, l’économie roule presque à plein régime. En jargon de banquiers centraux, il y a un écart énorme entre les deux réalités.
Aussi, la Banque du Canada a adouci le ton quant à de futures hausses de taux. Elle affirmait jadis qu’il fallait hausser les taux jusqu’à un niveau neutre où les taux ne contribueraient ni à stimuler ni à plomber l’économie. Aujourd’hui, elle affirme plutôt que les taux devront être majorés jusqu’à l’atteinte d’une plage neutre. La Banque ne précise pas quelle est cette plage, se contentant d’affirmer que nous le saurons quand nous y serons. Étant donné la prévision d’inflation, nous sommes possiblement beaucoup plus près de cette plage que nous le pensions précédemment.