Les nouvelles règles d’assurance mises en place par la Société canadienne d’hypothèques et de logement font que les prêteurs, les emprunteurs et les courtiers se demandent encore ce qui va se passer. Les avis sont partagés et la modification de l’exigence en matière de pointage de crédit, ou la cote de crédit Beacon, suscite beaucoup d’attention.
La SCHL a augmenté son pointage de crédit minimal à atteindre de 600 à 680. Cette décision place la barre fixée par la SCHL au-dessus de celles des deux assureurs hypothécaires privés du pays. Et il y a quelques critiques qui circulent.
Plusieurs observateurs du marché s’interrogent sur l’intérêt d’un durcissement des restrictions, alors que le marché est déjà en crise. D’autres soulignent que les nouvelles règles plus contraignantes de la SCHL suivent de très près les exigences resserrées du gouvernement fédéral en matière de simulation de crise hypothécaire. Pour certains, ces changements semblent contre-productifs étant donné les milliards de dollars dépensés par le gouvernement fédéral pour soutenir l’économie depuis la début de la pandémie de COVID-19.
« Si les prix de l’immobilier diminuent, d’un point de vue de politique publique, c’est précisément le moment de renforcer le soutien aux premiers acheteurs. Rendre les logements plus difficiles à financer permettra, une fois de plus, de réserver les propriétés à l’achat par des personnes ayant déjà les moyens de les acheter », a affirmé Paul Taylor, le PDG de Professionnels hypothécaires du Canada.
Ce commentaire, selon lequel « les propriétés sont réservées aux personnes ayant déjà les moyens », a été repris par d’autres professionnels du crédit et des prêts hypothécaires qui considèrent les cotes de crédit Beacon comme « imparfaits » et « imparfaits ».
Ils affirment que les Canadiens ayant peu d’antécédents de crédit, comme les milléniaux et les nouveaux immigrants, deux groupes importants sur le plan économique, seront indûment désavantagés par les changements.
Les nouveaux Canadiens, en particulier, peuvent être affectés par l’anomalie dans le processus de pointage de crédit qui voit leur pointage baisser simplement parce qu’il est vérifié. Ceux qui tentent de s’établir dans un nouveau pays sont inévitablement soumis à davantage de contrôles. L’impact négatif sur leur pointage n’a rien à voir avec leur solvabilité.