Encore une fois, la Banque du Canada n’a pas bougé en matière de taux d’intérêt. Pour une sixième annonce consécutive, le taux de référence à un jour demeure inchangé, à 1,75 %, et la banque centrale continue de laisser entendre qu’elle n’est aucunement pressée de hausser ou de baisser son taux.
L’annonce comme telle était attendue, mais le Rapport sur la politique monétaire trimestriel offre néanmoins une meilleure idée du raisonnement de la banque.
Cette dernière a apporté un certain nombre de rajustements à ses prévisions de croissance et l’habitation redevient un moteur économique. Une « baisse marquée » des taux d’intérêt, la stabilisation de marchés (Toronto et Vancouver en particulier) et une croissance soutenue de l’emploi et des salaires sont citées comme les principaux facteurs ayant une incidence positive sur l’habitation.
La principale préoccupation de la banque demeure les tensions commerciales mondiales. L’acrimonie entre la Chine et les États-Unis a des retombées économiques négatives un peu partout sur la planète. Ici la suspension des importations de canola et de viande en provenance du Canada décrétée par les Chinois nuit directement à notre économie.
Néanmoins, la croissance et l’inflation demeurent satisfaisantes pour la Banque du Canada et, en dépit de la probabilité croissante d’une baisse de taux d’intérêt aux États-Unis, on ne s’attend à aucun mouvement de ce côté-ci de la frontière. Carolyn Wilkins, la première sous-gouverneure de la BdC, explique que les économies canadienne et américaine se trouvent à deux points différents dans le cycle.
« Les États-Unis ralentissent pour passer à un rythme plus soutenable, tandis que le Canada remonte pour retourner à sa croissance tendancielle », a-t-elle affirmé.