La Banque du Canada ne s’est pas contentée d’adopter le rôle d’observateur dans le marché des taux d’intérêt. Elle a carrément décidé de se retirer de la scène. Le plus récent communiqué de la Banque donne toutes les indications qu’elle compte continuer de majorer les taux, mais elle ne se montre absolument pas pressée de le faire.
Sa principale préoccupation semble être le pétrole. Le faible cours du pétrole brut est perçu comme un poids qui pèse sur l’ensemble de l’économie canadienne. Cependant, il ne pèse pas aussi lourdement qu’en 2014, année où la Banque avait décidé de réduire les taux dans l’espoir de stimuler l’économie. La situation concernant le pétrole s’insère dans une plus grande incertitude qui plane sur l’économie mondial dans la foulée des tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine.
La Banque mentionne également un ralentissement du marché canadien de l’immobilier parmi les facteurs économiques défavorables. Bien entendu, ce facteur est la conséquence naturelle et prévue de l'intervention gouvernementale.
Le niveau élevé de l’endettement des ménages demeure aussi très préoccupante pour la BdC. Le taux d’endettement s’établit aujourd’hui à 178 %, après avoir légèrement augmenté une fois de plus au troisième trimestre de 2018. Cet endettement est constitué principalement de dettes hypothécaires et la Banque continue donc d’observer de très près la réaction des consommateurs aux hausses de taux.
Sur la base de ses propres calculs, la Banque estime que 90 % de l’économie canadienne fonctionne à pleine capacité. Donc, tout semble indiquer que la Banque maintiendra son approche lente et prudente.