En cette année où presque tout ce qui est économique et financier a été mis sur la sellette, voici une autre anomalie provoquée par la pandémie de COVID-19. L’endettement des ménages est à nouveau en hausse et les prêts hypothécaires y sont pour beaucoup.
Le plus récent décompte de Statistique Canada montre que le ratio d’endettement des ménages canadiens est remonté à 170,7 % au troisième trimestre. Cela signifie que le ménage canadien moyen doit 1,71 $ pour chaque dollar de revenu disponible (après impôt). C’est une hausse importante par rapport aux 1,63 $ du deuxième trimestre, mais nettement moins que les 1,81 $ du début de l’année.
La baisse enregistrée au deuxième trimestre est largement attribuée aux paiements de soutien gouvernemental, aux reports de paiements hypothécaires et à d’autres mesures d’allégements de la dette ayant permis aux Canadiens de dépenser beaucoup moins tout en continuant de percevoir un revenu. L’accumulation de liquidités se traduit par un taux d’épargne national qui a monté en flèche pour atteindre 27,5 % au cours du trimestre. Ce taux est redescendu à 14,6 % au troisième trimestre, mais il demeure néanmoins bien au-dessus de la moyenne historique. Selon une estimation, les ménages canadiens ont accumulé 90 milliards de dollars d’économies depuis le début de la pandémie.
Cependant, l’augmentation du nombre d’emplois, la réduction progressive des mesures d’aide fédérales et la fin des reports de paiements font que les ménages dépensent à nouveau et qu’ils n’ont pas perdu l’habitude de s’endetter.
Au deuxième trimestre, le total des emprunts s’est élevé à 7,2 milliards de dollars. Au troisième trimestre, il a atteint 34,8 milliards de dollars, dont un record de 27,8 milliards de dollars en prêts hypothécaires.
La valeur nette des ménages a augmenté de 3 % au troisième trimestre, grâce aux gains réalisés dans les marchés de l’immobilier résidentiel et des actions. Cependant, au cours du même trimestre, le revenu disponible a baissé de 3,1 %.