Les plus récents chiffres de l’emploi, combinés aux rapports de septembre des chambres immobilières de Toronto et de Vancouver, ont suscité beaucoup d’optimisme quant à la reprise de l’économie canadienne et à l’état du marché canadien de l’habitation.
Selon Statistique Canada, l’économie a créé 378 000 emplois en septembre et le taux de chômage a baissé à 9 %. À Toronto, les agents immobiliers ont réalisé un nombre record de 11 083 ventes le mois dernier, en hausse de 42 % par rapport à septembre 2019. Le prix de référence a augmenté de 14 % sur douze mois, et le marché de Vancouver a enregistré son meilleur mois de septembre de tous les temps : 3 643 ventes, ce qui représente une augmentation de plus de 56 % sur douze mois. Le prix de référence a augmenté de près de 6 %.
Tous ces chiffres continuent à défier les attentes, et la prudence et la patience doivent donc être les principes directeurs alors que nous essayons de comprendre ce que nous réserve l’avenir.
Les chiffres de l’emploi – un indicateur clé de la santé économique – ont certainement trouvé un second souffle avec la réouverture des écoles. Des parents qui étaient restés à la maison pour s’occuper de leurs enfants ont pu retourner travailler. Cependant, nombre de personnes ne sont pas de retour au plein emploi. Le nombre de mères travaillant moins de la moitié de leurs heures habituelles a augmenté de 70 % le mois dernier par rapport à la période précédant les confinements. Dans le cas des pères travailleurs, la proportion est 23 % plus élevée. Dans son ensemble, le niveau d’emploi demeure 25 % inférieur à son niveau d’avant la pandémie. Et nombre de ces emplois sont perdus à jamais.
La croissance soutenue de l’emploi reste compromise, car les deux principales provinces du pays, l’Ontario et le Québec, réintroduisent des mesures de confinement et des restrictions pour ralentir la propagation de la COVID-19.
En même temps, les signaux provenant du secteur de l’habitation sont mitigés. Les agents immobiliers continuent de prévoir des hausses de ventes et de prix. Cependant, le marché n’est pas équilibré. La plupart des gains sont réalisés dans le segments des unités avec entrée privée – maisons individuelles, maisons jumelées et maisons en rangée. Les unités en copropriété enregistrent des hausses considérablement moins élevées.
La Société canadienne d’hypothèques et de logement maintient sa prévision de baisses de prix, de l’ordre de 10 %, à partir de quelque part au milieu de l’année prochaine. Moody’s Analytics prédit une baisse des prix « entre pic et creux » de l’ordre de 7 % à l’échelle nationale. Les deux rapports font état d’un manque à gagner en matière d’emplois, d’une baisse de l’immigration et d’une augmentation des arriérés de paiement sur les prêts.