Les plus récents chiffres relatifs à l’emploi et à l’inflation au Canada ont suscité de nouvelles attentes quant aux prochaines mesures de la Banque du Canada et à l’imminence de hausses des taux d’intérêt.
Le gouverneur de la BdC, Tiff Macklem, continue de tenir des propos apaisants concernant l’inflation, qui se situe actuellement à 4,1 %. Il s’agit du niveau le plus élevé des 18 dernières années et de plus du double de la cible fixée à 2,0 % par la banque centrale.
M. Macklem a déclaré à plusieurs reprises que l’inflation élevée était temporaire et qu’elle résultait des prix bas observés pendant les confinements imposés en raison de la pandémie ainsi que des problèmes de chaîne d’approvisionnement qui apparaissent à mesure que l’économie se redresse.
Il souligne qu’un facteur clé de l’inflation à long terme – la croissance des salaires – ne s’est pas matérialisé. Cela est malgré le fait que le Canada a retrouvé son niveau d’emploi d’avant la pandémie, grâce à l’ajout de 157 000 emplois en septembre. Il convient de noter que la croissance de la population active du Canada pendant la pandémie signifie que le pays est toujours à 276 000 emplois de moins que le niveau de plein emploi. La semaine dernière, M. Macklem a toutefois avoué que cette inflation temporaire pourrait durer plus longtemps que prévu.
Plusieurs économistes de renom ont pesé dans la balance. Benjamin Tal prévient que l’inflation est un indicateur économique tardif. Selon lui, les risques d’inflation à long terme sont présents et la Banque du Canada ferait mieux de commencer à relever les taux plus tôt pour aider à atténuer ces risques. Doug Porter affirme qu’il y a de plus en plus de chances que les augmentations de taux arrivent plus tôt. Il s’attend à des augmentations tous les trimestres plutôt que tous les six mois. Enfin, Derek Holt aimerait voir une hausse des taux d’ici la fin de l’année, étant donné que des niveaux de stimulation d’urgence sont en place alors que l’inflation est bien au-dessus de la cible.