Le marché immobilier canadien, qui ne cesse de s’emballer, suscite de plus en plus d’appels au gouvernement pour qu’il intervienne et calme la situation quelque peu.
Le principal organisme de réglementation des banques du pays a entendu ces appels et a annoncé qu’il allait revoir une ancienne politique ayant permis de calmer la situation la dernière fois que le marché s’était enflammé. Le Bureau du surintendant des institutions financières propose un plan visant à rendre plus rigoureux le test de simulation de crise pour les acheteurs de maison.
Voici un rappel rapide : La simulation de crise a été mise en œuvre en 2018 dans le cadre des exigences révisées en matière d’emprunts immobiliers. Il s’agit de la ligne directrice B-20. En vertu de la simulation de crise, les acheteurs de maison doivent être admissibles à un prêt hypothécaire non assuré (généralement un prêt dont la mise de fonds représente plus de 20 % du prix d’achat) à un taux d'intérêt supérieur de 2,0 % à leur taux contractuel ou au taux de référence à l’égard de l’admissibilité de la Banque du Canada, selon le plus élevé des deux.
La plupart des acheteurs sont maintenant obligés de se qualifier au taux de référence de la Banque du Canada de 4,79 %, ce qui est considérablement plus élevé que la plupart des taux contractuels. Le BSIF, l’organisme de réglementation des banques, propose de faire passer ce taux à 5,25 %. Le principal objectif du BSIF est de protéger le secteur financier et non les emprunteurs.
Alors même que la vigueur du secteur de l’habitation a stimulé l’économie du pays en proie à une pandémie, la Banque du Canada prévient qu’« elle pourrait aussi contribuer aux déséquilibres présents sur ce marché et à l’endettement des ménages.
Les données présentées dans cette note laissent penser que ces vulnérabilités se sont accentuées ces derniers mois », peut-on lire dans une note analytique de la Banque.
La Banque du Canada dénote aussi une très forte augmentation du nombre de nouveaux prêts hypothécaires accordés à des ménages très endettés.
Le BSIF prévoit que le nouveau taux d’admissibilité plus élevé entrera en vigueur le 1er juin. De nombreux observateurs du marché s’attendent à ce que cela déclenche une saison d’achats de maisons encore plus frénétique partout au pays ce printemps, les acheteurs cherchant à faire leur entrée sur le marché avant d’en être exclus ou d’en payer un prix trop fort.