Les observateurs du marché ont maintenant le regard braqué sur le 24 octobre, soit la date la plus susceptible pour le décret d’une nouvelle hausse de taux par la Banque du Canada. Les gouverneurs n’ont décrété aucune hausse la semaine dernière. La probabilité du décret d’une hausse en octobre se chiffrait alors à environ 75 %, mais le niveau de certitude semble maintenant à la baisse.
Les plus récentes données sur l’emploi de Statistiques Canada inciteront probablement la Banque à évaluer très soigneusement toute possibilité de hausser les taux d’intérêt. En août, le taux de chômage en août a augmenté de 0,2 % pour atteindre 6,0 %, ce qui s’est traduit par une perte nette de 51 600 emplois le mois dernier.
Le rapport d’août sur les emplois envoie cependant des messages contradictoires. Ce sont surtout des postes à temps partiel qui ont été perdus (-92 000 au total). Quant au nombre de postes à temps plein, il a augmenté de 40 400. Sur douze mois, le taux d’emploi a augmenté de 0,9 % au Canada. Bien que 155 000 postes à temps partiel aient été éliminés, la création de 326 000 nouveaux postes à temps plein s’est soldée par un gain net de 171 000 postes.
Un autre facteur pouvant freiner la décision de hausser les taux en octobre est un ralentissement de la croissance des salaires. Le taux d’augmentation des salaires horaires a ralenti à 2,9 % en août, en baisse par rapport à 3,2 % en juillet (baisse annualisée) et à 3,6 % en juin.
Cependant, la question plus centrale demeure celle de la renégociation de l’ALENA. L’incertitude entourant l’issue des pourparlers nuit à l’économie canadienne. Cette incertitude nuit également aux efforts déployés par la Banque du Canada pour que la croissance économique dépende moins des dépenses de consommation et de l’endettement des consommateurs et dépende plus des investissements des entreprises et de la croissance des exportations.
La Banque continue d’utiliser des mots comme prudente et graduelle pour décrire son approche et, comme l’inflation demeure bien à l’intérieur de la plage cible de la Banque, il n’y a aucune urgence de décréter une nouvelle hausse de taux.