Les plus récents chiffres sur l’emploi au Canada et aux États-Unis ont déclenché une série de spéculations quant à ce que l’avenir réserve aux taux d’intérêt.
Les statistiques sur l’emploi pour le mois de mai semblent raconter le récit de deux économies qui se dirigent dans des directions différentes. Les chiffres pour le Canada ont été beaucoup plus élevés que ce qui était attendu. En fait, près de 28 000 nouveaux postes à temps plein ont été créés. (Quant aux postes à temps partiel, les chiffres n’ont pas changé.) Cela fait suite à la création sans précédent de plus de 100 000 emplois en avril. Aux États-Unis, l’économie a créé 75 000 nouveaux emplois en mai; nous sommes donc très loin des 185 000 emplois prévus.
Les données américaines augmentent les attentes que la Réserve fédérale américaine n’ait d’autre choix que de baisser les taux d’intérêt, ce qui plairait au président Donald Trump. Des différends commerciaux déclenchés par l’administration Trump contre la Chine, le Mexique, le Canada et l’Europe semblent nuire à l’économie américaine. Le marché obligataire tient déjà compte d’une baisse d’un quart de point lorsque la Fed procédera à sa prochaine annonce en juillet, tandis que les opérateurs prédisent une baisse de 75 points de base d’ici la fin de l’année.
Par ailleurs, au Canada, nombre d’analystes perçoivent les solides chiffres sur l’emploi comme constituant le principal argument de la Banque du Canada justifiant le maintien des taux d’intérêt à la lumière des baisses à venir aux États-Unis. Notre banque centrale maintient ses perspectives optimistes de croissance pour la deuxième moitié de l’année en cours.
Les opérateurs sur obligations canadiens ne semblent toutefois pas être aussi confiants que la BdC; ils citent une baisse du taux de participation des travailleurs dans les chiffres sur l’emploi pour mai. Aussi, ils font valoir que l’industrie pétrolière du Canada demeure instable, que le plein impact économique des hausses de taux précédemment décrétées par la Banque ne s’est pas encore fait sentir et que des taux d’intérêt plus élevés de ce côté-ci de la frontière renforceraient le huard et nuiraient donc aux exportations.