Les données de l’emploi au Canada pour le mois de novembre sont stupéfiantes. Les projections des économistes annonçaient environ 10 000 nouveaux emplois. Incroyablement, c’est plutôt 94 000 emplois – la plupart à temps plein – qui ont été créés au cours du mois. Le taux de chômage est tombé à 5,6 %, soit 2 points de base de moins qu’au mois d’octobre et 3 de moins qu’il y a un an.
De tels données entraînent généralement des spéculations sur les possibilités que la Banque du Canada procède à de nouvelles hausses du taux d’intérêt, mais pas cette fois-ci.
Deux facteurs importants laissent croire que l’économie n’est pas aussi robuste que les données de l’emploi le suggèrent.
- La participation des jeunes au marché du travail est à la baisse.
- La croissance des salaires poursuit son ralentissement.
Aux mois d’octobre et de novembre, le nombre de jeunes de 15 à 24 ans qui voulaient travailler et avaient un emploi est resté figé à 62,5 %. C’est le niveau le plus bas depuis 1998. Cela indique que les employeurs n’ont pas de difficulté à trouver la main-d’œuvre d’expérience dont ils ont besoin, ce qui suggère qu’il y a encore du jeu dans l’économie et le bassin de travailleurs.
La croissance du salaire horaire, un des principaux déterminants de l’inflation, qui est à son tour un important élément déclencheur des hausses de taux d’intérêt, s’est limitée en novembre à un maigre 1,7 % en glissement annuel, en baisse pour un 6e mois de suite. Cela indique que le marché de l’emploi est plus faible qu’il ne le semble et que les employeurs ne sentent pas le besoin de hausser les salaires pour attirer des travailleurs.
Puis, il y a les déclarations mêmes de la Banque du Canada. Bien que la banque centrale adopte parfois un langage carrément cryptique, l’exposé économique qui accompagnait sa dernière décision sur le taux d’intérêt, une fois déchiffré, semble indiquer que la Banque va simplement surveiller la situation jusqu’à nouvel ordre.
Nous y reviendrons la semaine prochaine.